Photo Voice of a Murderer

Voice of a Murderer : un drame effrayant inspiré d’un fait divers

Sol Kyung Gu et Kim Nam Joo restituent avec force la douleur des parents d’un enfant kidnappé. Un film inspiré d’un fait divers qui a bouleversé la Corée.

Le film Voice of a Murderer (aka His Voice) revient sur un tragique fait divers survenu en 1991. Il s’agit du kidnapping d’un petit garçon de 9 ans dont les parents furent quotidiennement harcelés par le criminel pendant plus de quarante jours, avant de s’apercevoir que leur enfant était déjà mort depuis le début.

Kim Nam Joo dans Voice of a Murderer

Park Jin-Pyo a déjà habitué le public coréen à des sujets difficiles voire tabous. En 2005, le cinéaste signait le drame romantique You Are My Sunshine qui racontait l’histoire d’amour entre un fermier et une prostituée atteinte du sida, et qui attirait plus de 3 millions de spectateurs dans les salles obscures.

A l’actif de Park Jin-Pyo, on compte aussi Too Young To Die qui abordait de front la sexualité d’un couple âgé. Avec Voice of a Murderer, le metteur en scène entend adapter fidèlement le fait dont il s’inspire, un drame qui avait à son époque fortement secoué la Corée du Sud, d’autant qu’il s’était déroulé à la même période que celui qui a donné lieu au film Memories of Murder (Bong Joon-Ho).

L’histoire est bien connue des Coréens. Lorsque le kidnappeur contacte les parents de sa victime pour la première fois, il leur réclame une rançon de 100 millions de Won. Persuadé que tout peut se dérouler sur des roulettes, le père de l’enfant, un présentateur de news télévisées, est décidé à payer. Mais l’intervention de la police fait tout dérailler : l’arrestation échoue et l’enfant n’est pas retrouvé.

Sol Kyung Gu dans le film Voice of a Murderer

Le kidnappeur et se met alors à harceler quotidiennement les parents par téléphone pour leur réclamer toujours plus d’argent. Au final, il ne sera jamais capturé et l’enfant sera retrouvé mort, assassiné deux jours après son enlèvement.

Le sujet était déjà puissamment évoqué, bien que de manière moins classique, dans l’étonnant Sympathy for Mr Vengeance de Park Chan-Wook. Le même réalisateur livrait encore récemment dans Lady Vengeance une scène particulièrement sadique, pour ainsi dire presque insoutenable, au cours de laquelle des parents visionnaient une vidéo montrant les derniers instants de leurs enfants.

Plutôt qu’un thriller, le film Voice of a Murderer est surtout un drame par sa portée émotionnelle. Le film s’attarde dans le détail sur le roller coaster émotionnel et le calvaire enduré par les parents de la victime, brillamment interprété par Sol Kyung Gu (Oasis, Public Ennemy) et Kim Nam Joo, et le sadisme de l’assassin, dont la voix est interprétée par Gang Dong Won (Duelist). On n’en sort pas indemne.

Elodie Leroy

Lire aussi | Critique : Welcome to Dongmakgol, de Park Kwang Hyun

Vous aimerez aussi