Melting Me Softly Ep. 1-2 : un drama déjanté et loufoque

Ji Chang Wook est de retour avec Melting Me Softly, un drama romantique un peu givré avec une touche de science-fiction. Notre avis sur les épisodes 1 et 2.

Diffusé sur tvN depuis le 28 septembre 2019, Melting Me Softly a pris un peu tout le monde de court lorsque l’arrivée au casting de Ji Chang Wook a été annoncée en avril dernier, à quelques jours de sa sortie du service militaire.

Nous avons regardé les deux premiers épisodes et pour l’instant, nous sommes conquises. Si vous vous attendez à une série conventionnelle, passez votre chemin. Melting Me Softly est un drama un peu frappadingue qui séduit par son pitch intrigant, son humour décalé et surtout son casting aux petits oignons.

Ji Chang Wook (Melting Me Soflty)

L’histoire de Melting Me Softly débute en 1999. Ma Dong Chan (Ji Chang Wook) est un producteur d’émission TV aussi égocentrique qu’avide d’innovation. Il n’hésite pas à demander à des employés de prendre des risques pour réussir ses « expériences infinies ». En coulisse, le jeune homme est issu d’une famille richissime un peu grotesque, mais somme toute pas bien méchante (pas de patriarche tyrannique dans ce drama, ouf !).

Employée dans l’équipe de Ma Dong Chan, qui la reconnaît à peine d’une fois sur l’autre, Ko Mi Ran (Won Jin Ah) n’hésite pas à se lancer tête baissée dans les challenges sortis de l’imaginaire débridé du producteur. Dans sa vie privée, Ko Mi Ran est issue d’une famille modeste et entretient une relation proche avec un petit frère adorable atteint d’un handicap mental.

Won Jin Ah (Melting Me Soflty)

Les vies de ces deux personnages vont s’entrechoquer lorsqu’ils se laisseront, chacun leur tour, convaincre de participer à une expérience de cryogénisation pour 24h. L’expérience ne se déroule bien entendu pas comme prévu. Un incident fait capoter l’affaire et les deux jeunes gens sont portés disparus. Ils finissent par se réveiller… en 2019 !

Au vu de ces deux premiers épisodes, dont le second s’achève par un cliffhanger habilement amené, Melting Me Softly s’annonce comme un drama rafraîchissant, qui sort des sentiers battus. La mise en place a le bon goût de ne pas s’étirer en longueur et les personnages s’avèrent vite attachants.

Les scènes s’enchaînent à un rythme soutenu, et si le ton est à la rigolade, le scénario introduit la petite dose de sérieux nécessaire pour planter des enjeux personnels pour les protagonistes, et donner envie de savoir ce se cache derrière cette expérience.

Le drama Melting Me Soflty

L’idée de la cryogénisation nous renvoie forcément à tout un tas de classiques de la science-fiction, tels que Alien, le 8e Passager. Sauf que le principe est utilisé à la fois comme élément comique et tragique, ce qui provoque un mélange d’émotions contradictoires. Les retrouvailles des deux jeunes gens avec leur famille respective, alors qu’ils sont intacts comme s’ils revenaient de l’espace, sont drôles pour le spectateur, mais choquantes pour les personnages.

L’idée du bond dans le temps fait inévitablement penser au personnage de Woo Seo Ri dans Thirty But Seventeen, une comédie qui ne traitait cependant pas ce sujet à la rigolade. Pour cette raison, Melting Me Softly peut paraître un peu déroutant.

Le scénario est en de bonnes mains. Il est écrit par Baek Mi Kyeong, autrice de l’excellent Strong Girl Bong Soon. Nous retrouvons d’ailleurs son goût pour les superwomen à travers le personnage un peu casse-cou de Ko Mi Ran.

Regarder Melting Me Softly suppose malgré tout d’accepter le caractère absurde de certains gags, qui pourrait rebuter ceux qui recherchent une pure comédie romantique dans les règles de l’art. A l’image des émissions produites par Ma Dong Chan, Melting Me Softly tire le fil jusqu’au bout lorsqu’une situation comique se présente pour les personnages, quitte à verser dans le gag outrancier.

Heureusement, le réalisateur Shin Woo Cheol (Where Stars Land) a le sens du timing, une qualité fondamentale dans le genre de la comédie. La maîtrise du rythme d’une scène détermine si un gag est drôle jusqu’au bout ou s’il franchit la limite du lourdingue. La frontière est souvent ténue.

En deux épisodes, Melting Me Softly nous offre déjà une série de scènes délirantes, comme ce moment Ko Mi Ran poursuit son petit ami et sa seconde copine en barque à pédale pour le punir de ses mensonges. Un petit ami qui, précisons-le, cite Freud en toutes circonstances, même dans cette situation extrême !

L’emploi de la comédie devient presque théâtral dans certaines scènes, comme dans ce moment où Ma Dong Chan, hospitalisé après s’être échappé du laboratoire, ne cesse de se réveiller pour dire une phrase avant de retomber inconscient sur le lit. Le running gag pourrait lasser, mais la mise en scène est maîtrisée et l’acteur s’approprie à merveille la plaisanterie.

Après une série de dramas et de films d’action (Healer, The K2, Fabricated City), l’acteur Ji Chang Wook affirmait déjà, avec Suspicious Partner, sa volonté d’explorer d’autres registres, notamment celui de la comédie romantique. Ses talents comiques nous avaient largement convaincus, mais le ton général de Suspicious Partner était plus sérieux. 

Melting Me Softly fait monter Ji Chang Wook d’un cran dans le genre de la comédie. Non seulement l’acteur fait rire dans son costume de producteur mégalo, mais il crée une parfaite alchimie avec sa partenaire comme avec les acteurs secondaires. Au début de l’épisode 1, il est assez drôle de voir son personnage demander à des employés de prendre les risques à sa place, alors qu’il a lui-même relevé des challenges physiques dans ses rôles d’action.

Quant à Won Jin Ah (Just Between Lovers), elle est la femme de la situation pour le rôle de Ko Mi Ran. Elle est non seulement charmante et drôle, mais il semble qu’elle n’ait pas froid aux yeux, si l’on en croit les situations burlesques dans lesquelles se retrouve son personnage.

Il faut la voir, accrochée à des câbles au-dessus d’une piscine, faire des moulinets en tenue ridicule de superhéroïne avec une cape, ou bien faire des cascades en combi jaune façon Bruce Lee !

De manière amusante, le début de l’intrigue se déroule en 1999, à l’aube de la nouvelle vague de programmes TV qui a fait la notoriété mondiale des variety shows coréens. Si le concept de l’émission de Ma Dong Chan renvoie aux émissions japonaises déjantées, le programme consistant à enchaîner les challenges invraisemblables évoque aussi Infinite Challenge.

Yoon Se Ah dans Melting Me Softly

A ce stade de l’intrigue, il est impossible de se prononcer sur le personnage de Yoon Se Ah (Sky Castle), qui vient tout juste d’apparaître, si ce n’est qu’elle devra assumer l’impact d’une lourde décision prise dans le passé. Nous faisons confiance à cette actrice pour apporter de la consistance à ce personnage.

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Melting Me Softly est aussi l’occasion de retrouver toute une galerie d’acteurs secondaires réjouissants, à commencer par l’inénarrable Im Won Hee, connu au cinéma pour Crazy Lee et vu à la télévision dans Strong Girl Bong Soon et Romantic Doctor, Teacher Kim.

Kim Won Hae, qui assumait déjà deux rôles hilarants dans Strong Girl Bong Soon, est également de la partie pour interpréter à nouveau deux rôles que nous vous laissons découvrir. Mais que seraient les dramas coréens sans lui ?

Melting Me Softly

Nous retrouvons également Lee Hong Gi (Hwayugi) en réalisateur yes-man (assisté par L.Joe, ancien de TEEN TOP !), Seo Hyun Cheol (Circle) en scientifique autoritaire et cachotier, et Jang Hae Kyun (Kill It) en patron de chaîne opportuniste.

La seule crainte à avoir, avec Melting Me Sotfly, est que le drama n’assume pas jusqu’au bout son univers déjanté et s’achemine peu à peu vers le drame. Ne pas respecter son parti pris jusqu’au bout est un peu le travers des dramas tvN. Le nom de Baek Mi Kyung au générique étant un gage de qualité, nous restons confiantes et nous sommes curieuses de voir comment elle va gérer la suite de cette histoire rocambolesque !

Elodie Leroy

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Melting Me Softly

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