Le groupe VIXX est de retour avec Shangri-La, un titre fusion qui s’accompagne d’un MV visuellement sublime.
Huit mois après son passage en France sur la scène parisienne, VIXX est de retour! Le groupe de Jellyfish Entertainment ouvre la danse avec Shangri-La, premier extrait de leur 4ème mini-album éponyme (titre international Do Won Kyung), et dont le MV à l’esthétique chiadée s’appuie sur un concept donnant la part belle à la sensualité. J’adore !
L’univers érotico-cosmique de Shangri-La
La musique? Elle mêle habilement des notes traditionnelles jouées au gayageum (instrument traditionnel coréen) aux arrangements modernes, pour obtenir un son aérien et dépouillé qui met joliment en valeur les voix des chanteurs.
Le MV est quant à lui une petite merveille visuelle. Il est loin, le temps de la violence gothique de Voodoo Doll ! Dans Shangri-La, les chanteurs sont équipés d’un éventail et évoluent avec élégance et fluidité. Il faut dire que les costumes traditionnels subliment les mouvements, comme dans les films de fantasy asiatiques.
Quant aux décors, ils nous emmènent dans un univers à la fois traditionnel et surréaliste aux accents érotico-cosmiques. Les membres du groupe y apparaissent avec leur fleur et leur pierre de naissance respectives, qui avaient déjà été dévoilées sur les photos promotionnelles…
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Ode à la beauté masculine avec VIXX
J’ai peut-être l’esprit mal tourné. En tout cas, pierre et fleur de naissance mises à part et hors concept censé dévoiler les merveilles du monde oriental, je crois bien détecter dans le MV de Shangri-La plusieurs symboles sexuels : la pomme, bien sûr, mais aussi les images de fleurs déchirées ou encore les deux planètes qui s’entrechoquent. Les six chanteurs de VIXX dansent d’ailleurs sur un sol inondé, une référence symbolique à l’univers féminin (élément Yin) tout en brandissant un éventail (que j’interprète comme représentant l’élément Yang). Shangri-La serait-il une ode à la tentation, voire une invitation au péché ?
Autre fait marquant, les jeunes hommes apparaissent à plusieurs reprises captifs dans le champ de la caméra, voire enfermés dans un décor dont les limites sont visibles à l’écran, une position dans laquelle nous sommes inconsciemment habitués à voir des femmes… Les charmes des chanteurs sont d’ailleurs joyeusement mis en valeur, l’occasion de souligner que les clips de K-pop sont peut-être les seuls au monde à sublimer la beauté masculine sans aucun tabou. Le regard y est aussi érotisé sur les hommes que sur les femmes, ce qui est inédit.
Car mine de rien, en Occident, les concepts pop adoptent quasi à 100% le regard masculin, que ce soit dans les clips ou au cinéma. C’est le fameux « male gaze » théorisé dans les années 70 par la critique américaine de cinéma Laura Mulvey*. Ce point de vue met la femme dans l’éternelle position de l’objet regardé et l’homme dans celle du sujet qui regarde. Les fans occidentales de K-pop ne s’en rendent même plus compte, mais elles ont droit à quelque chose de rare : le « female gaze », c’est-à-dire un regard féminin sur des hommes (et pas n’importe lesquels!).
Le clip de Shangri-La n’est pas le premier à miser sur ce terrain, mais il représente une belle réussite du genre, sensuelle et artistique à la fois. Je me suis un peu lâchée sur les captures d’écran, alors n’hésitez pas à piocher !
L’épaule de Ken fera tourner des têtes, c’est moi qui vous le dis !
Elodie Leroy
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*Dans « Visual Pleasure And Narrative Cinema » de Laura Mulvey (1975)