Les acteurs de la série d’horreur Nursery Rhyme Horror Story, que nous avons interviewés à Canneseries, décrivent l’ambiance oppressante du tournage et leur expérience du cinéma d’horreur.
Les festivités de Halloween sont une excellente occasion de revenir sur une série d’horreur découverte à la 8e édition du festival Canneseries (2025) : Nursery Rhyme Horror Story, une anthologie créée par Koh Dae Hwa (Midnight Horror) et dont les quatre premiers épisodes nous ont été dévoilés dans le cadre de la section La Fiction Coréenne.
Dans le premier épisode, The Teacher’s Grace, une affaire de harcèlement scolaire tourne au cauchemar. Dans le second, Little Toad, Little Toad, un jeune homme emménage dans une maison dont le propriétaire semble cacher un secret terrifiant. Dans le troisième, They Are The Same, une mère de famille est rattrapée par ses mauvaises actions du passé. Dans le quatrième, Home, Sweet Home, une jeune femme est victime de phénomènes étranges dans un motel. Jouant la carte de l’horreur psychologique, chaque épisode de Nursery Rhyme Horror Story s’appuie sur une comptine pour enfant pour en délivrer une interprétation effrayante, emprisonnant les personnages dans un cauchemar éveillé.
L’actrice Hong Soo Hyun (Buried Hearts) nous parle de They Are The Same, dans lequel elle tient un double rôle, tandis que les actrices Nam Gyu Ri (The Story of Park’s Marriage Contract) et Dani Han, et l’acteur Choi Jong Nam reviennent sur l’étrange Home, Sweet Home.
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Notre REEL de Hong Soo Hyun et Nam Gyu Ri sur Youtube
StellarSisters : Comment avez-vous été amenés à travailler sur cette série et quelles ont été vos impressions en lisant le scénario ?
Choi Jong Nam : Quand j’ai lu le scénario, j’étais tellement captivé que j’en ai rêvé la nuit. Je me suis dit qu’il fallait absolument que je participe à ce drama.
Hong Soo Hyun : Cette série est un omnibus. C’est aussi un thriller horrifique. Je joue dans l’épisode intitulé They Are The Same. Le scénario est vraiment intéressant et bien qu’il s’agisse d’un thriller d’horreur, il aborde des thèmes complexes, comme la vérité sur la vie ou le coût associé au destin sur le plan éthique. J’étais attirée par cette histoire et j’ai souhaité participer à ce projet.
Nam Gyu Ri : Ce drama est une anthologie dont chaque épisode s’inspire d’une comptine. En musique de fond se jouent des chansons joyeuses pour enfants, mais les histoires incorporent des éléments pour adultes et une bonne dose d’angoisse. Ce qui m’a vraiment attirée, dans Home, Sweet Home, est qu’il est question de transition vers un niveau de conscience supérieur. En Corée, nous croyons au concept du Karma, qui implique que les mauvaises actions sont punies quoi qu’il en soit. Cette série explore aussi de manière artistique le genre de l’horreur. Quand j’ai lu le scénario, je n’ai même pas hésité. En jouant mon personnage, je me suis surprise à penser à la pauvreté. Cette histoire était vraiment captivante.
Dani Han : Selon moi, Nursery Rhyme Horror Story n’est pas simplement un drama d’horreur traditionnel. Je pense que la popularité de la K-horror transcende celle du genre de l’horreur. La K-horror est reconnue pour son niveau artistique, sa manière de parler de la vie et de la mort, et pour les fins ouvertes des histoires. Dès que j’ai lu le scénario, je me suis sentie en confiance et j’ai passé un très bon moment pendant le tournage. Home, Sweet Home n’est pas seulement une histoire d’horreur, mais aussi une histoire qui fait réfléchir.
StellarSisters : Dans le genre de l’horreur, une partie de la tension repose souvent sur le travail de l’actrice principale, dont chaque expression faciale est filmée en gros plan. C’est le cas dans They Are The Same et Home, Sweet Home. Comment avez-vous appréhendé cette partie du travail ?
Hong Soo Hyun : Dans l’épisode They Are The Same, je joue un double rôle. Je me suis concentrée sur la nécessité de distinguer ces deux personnages à travers leurs émotions. Dans certaines scènes, j’ai intentionnellement introduit une ambiguïté, afin d’inciter le spectateur à se demander si l’un de mes personnages existait réellement. Je pense que cette ambiguïté est le point intéressant de cette histoire. A certains moments, les émotions sont venues naturellement à cause des visions d’horreur auxquelles mon personnage était confronté, comme le cadavre d’un pigeon ou un ongle coupé. J’étais tellement choquée par ces visions que ces expressions venaient spontanément.
Nam Gyu Ri : Lorsque l’on s’immerge dans les émotions d’un personnage et que l’on entre en scène, de nombreuses expressions variées surgissent naturellement. Si elles sont sincères, la moindre inflexion sera perçue par le spectateur. Dans Home, Sweet Home, qui comporte beaucoup de scènes étranges, Yeon Su ne sait pas si elle est vivante ou morte. Elle doute de sa propre identité et cherche à découvrir la vérité. Elle parait humaine, mais il est possible qu’elle ne le soit pas. Je me suis concentrée sur cette idée pour créer une performance unique et particulière. J’ai été en mesure de le faire grâce à la direction du réalisateur, mais aussi à la connexion que j’avais avec les autres acteurs, comme Choi Jong Nam et Dani Han.
StellarSisters : Aimez-vous par ailleurs les films d’horreur ?
Hong Soo Hyun : Je ne peux pas du tout en regarder, car j’ai beaucoup trop peur ! (rires) Cependant, les films d’horreur coréens sont très réputés. Quand le réalisateur m’a demandé si je pouvais faire un film d’horreur, je lui ai répondu : « Je ne peux pas en regarder, mais je peux en tourner ». En vingt ans de carrière, c’est mon premier film d’horreur. Je pensais que je n’aurais pas peur de filmer une histoire d’horreur, mais l’atmosphère sur le tournage de They Are The Same était vraiment angoissante. Je me suis dit « Ah, en fait, le tournage aussi, ça fait peur ! ».
Nam Gyu Ri : Mon tout premier rôle était celui d’une lycéenne dans un film d’horreur intitulé Gosa [également connu sous le titre Death Bell (2008), ndlr]. C’était il y a presque vingt ans. J’ai commencé dans la chanson, mais j’ai fait mes premiers pas au cinéma dans le genre de l’horreur. C’était incroyable, je passais toutes mes journées sur le plateau. Je me disais « Ah, voilà comment on fait des films d’horreur ! » La musique était très importante dans le film. Il y avait également un message fort. J’ai beaucoup appris sur le genre à cette époque. Depuis, j’adore regarder des films d’horreur.
Choi Jong Nam : Dans Home, Sweet Home, les personnages se réveillent dans un hôtel. Parmi eux, certains sont vivants et d’autres sont morts. Il faut regarder l’épisode jusqu’au bout pour savoir à quoi s’en tenir sur chacun. Un jour, Nam Gyu Ri a tourné pendant près de douze heures, de 6h du soir à 6h du matin. Je la regardais filmer ces scènes et je finissais par me demander si elle était morte ou vivante (rires) J’en ai eu la chair de poule plusieurs fois ! En regardant l’épisode, vous comprendrez ce que je veux dire. (rires)
Dani Han : Je suis une fan de film d’horreur. Je cherche activement à en faire, même pour m’amuser. J’ai tourné dans trois films d’horreur. Dans chacun d’entre eux, je joue un personnage qui fait peur. Dans l’un des plus mémorables, je porte du maquillage et je dois tomber du haut d’un arbre. Les personnes de l’équipe étaient terrifiées, mais moi, je me suis vraiment amusée ! (rires)
Propos recueillis par Elodie Leroy au festival Canneseries.
Remerciements à l’équipe de Nursery Rhyme Horror Story et au service presse de Canneseries.
