L’actrice Cho Yeo Jeong, le scénariste Kyung Min Sun et le producteur DJ Lee nous révèlent les secrets de la série d’horreur Tarot, dont les trois premiers épisodes viennent de sortir dans les salles coréennes.
Produite pour LG Uplus, Tarot est une anthologie horrifique dans laquelle des hommes et des femmes du quotidien trouvent par hasard une carte de tarot. Certains décident d’y voir un sens, d’autres d’ignorer cette carte. Très vite, une série d’incidents mystérieux surviennent autour d’eux, jusqu’à les faire basculer dans le cauchemar.
L’équipe de Tarot était invitée en avril dernier au festival Canneseries, où le drama était présenté dans la compétition Séries courtes. Nous avons rencontré l’actrice Cho Yeo Jeong (Parasite), le scénariste et écrivain Kyung Min Sun (Gumiho Recipe) et le producteur DJ Lee, directeur commercial de LG Uplus Studio X+U. Cho Yeo Jeong intervient dans l’épisode Santa’s Visit, dans lequel une mère doit choisir entre risquer de perdre son emploi ou aller travailler en laissant sa fille seule le jour de Noël.
Elodie Leroy : D’où est venu le concept de Tarot ? Qu’avez-vous voulu nous dire sur la nature humaine ?
Kyung Min Sun : Le concept vient de mon désir d’explorer d’un genre d’horreur qui est exotique pour moi. Je ne souhaitais pas m’orienter vers un style d’horreur à l’orientale. Je recherchais cette inspiration exotique dans l’horreur. Dans chaque épisode, le personnage affronte un désastre de la vie quotidienne, lié à ses conditions de vie dans la société dans laquelle il évolue. Les cartes jouent un rôle prémonitoire.
Cho Yeo Jeong, pourriez-vous nous dire ce qui vous a attirée dans le personnage que vous interprétez dans Santa’s Visit ?
Cho Yeo Jeong : Quand j’ai reçu le scénario de la série Tarot, j’ai trouvé chaque épisode passionnant. Cependant, je me suis toujours posé une question depuis que je suis petite : pourquoi Noël devrait absolument être un jour joyeux et réconfortant ? La réalité est tout autre. Pour beaucoup de personnes, c’est une journée plutôt normale, et pour certains, c’est même une journée un peu plus triste que d’habitude. J’ai également été attirée par cette histoire en raison de la relation mère/fille. Il se dégage aussi une ambiance nerveuse, quelque chose qui fait un peu peur dans ce jour de Noël. Je me suis dit que l’histoire offrait une description réelle de la vie des personnes et c’est ce réalisme qui m’a attirée. L’horreur que vit mon personnage parlera à tout le monde. J’ai eu envie de jouer ce rôle dès que j’ai lu le scénario.
Quels sont vos critères pour choisir vos projets ?
Cho Yeo Jeong : Je sélectionne mes projets en fonction de mes goûts personnels. Je choisis les œuvres que j’aimerais voir en tant que spectatrice.
Dès la première scène, la tension s’installe quand la petite fille s’échappe dans le supermarché. Ensuite, cette tension monte graduellement jusqu’à devenir insoutenable. Ji Woo entretient aussi, tout au long de l’histoire, des relations conflictuelles avec tout son entourage. Comment avez-vous travaillé sur cette tension ?
Kyung Min Sun : Le personnage principal est une mère qui traverse des difficultés financières. Ce jour-là, elle n’a personne à qui confier son enfant, et malgré cela, elle est obligée d’aller travailler. Elle est confrontée à un dilemme difficile pour une mère de famille. Elle doit choisir entre protéger le rêve de l’enfant ou protéger la sécurité physique de l’enfant. Au cours de son parcours, elle va vivre un certain nombre de situations, notamment des disputes avec d’autres personnages, comme vous le soulignez. Je voulais insister sur la manière dont elle est poussée à bout au moment où elle doit faire des choix.
Comment avez-vous travaillé avec le réalisateur pour être dans ce sentiment ?
Cho Yeo Jeong : La scène qui m’avait le plus touchée à la lecture du scénario est celle de l’appel téléphonique avec la petite fille. C’est la mère qui a cultivé cette innocence chez sa fille et qui doit ensuite briser son rêve. Je trouve cette scène particulièrement touchante et réaliste. C’était aussi la plus difficile à jouer. Moi-même, quand j’étais petite, je ne croyais pas au Père Noël. Nous avons eu beaucoup de discussions sur cette scène avec le réalisateur. J’ai même refait l’audio après le tournage en réalisant plusieurs versions, car il s’agit du point culminant de cet épisode.
Quel est votre sentiment de voir la série projetée dans un festival en France ?
Cho Yeo Jeong : Je suis ravie d’être ici. Je suis très fière que nous ayons été invités pour cette compétition Séries Courtes. J’espère que d’autres contenus coréens attireront l’attention à l’international à l’avenir, quel que soit le format.
DJ Lee : Cela fait peu de temps que LG Uplus s’est lancé dans la production de contenus. Nous espérions mettre en avant des œuvres crées grâce à l’imagination des scénaristes. Nous souhaitions aussi, avec cette série, que des formats courts dans le genre horreur/mystère soient reconnus. Au début du projet, nous ressentions un mélange d’inquiétude et d’espoir. Heureusement, la réponse a été très bonne, puisque nous avons été invités ici, à Canneseries. Je suis très reconnaissant de ce résultat inespéré. J’espère aussi que nous continuerons à développer plusieurs formats, ce que soit des formats courts ou moyens. LG Uplus est issu d’une entreprise de télécommunication. Nous espérons à présent nous faire connaître à l’international en tant que studio de production et continuer à créer des œuvres de qualité.
Propos recueillis par Elodie Leroy
La diffusion de Tarot commence par la sortie d’un film regroupant trois épisodes et visible dans les salles coréennes depuis le 14 juin 2024. La diffusion intégrale de la série, qui regroupe sept histoires au total, interviendra plus tard dans l’année.
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