L’épisode 6 de The Manipulated comporte une longue scène d’action d’une efficacité redoutable, qui s’apparente à une scène de chasse et marque un tournant décisif dans l’histoire. Découvrez notre analyse.
Il est rare de voir une telle scène sur le petit écran. Dans The Manipulated (Disney+), la scène d’évasion de l’épisode 6 marque la fin de la partie carcérale de l’histoire pour donner le coup d’envoi du duel acharné entre les personnages de Ji Chang Wook et Do Kyung Soo. Cette scène étourdissante de plus de vingt minutes, qui enchaîne courses-poursuites motorisées et affrontements au corps-à-corps, frappe par son intensité grandissante et l’impact de sa réalisation. Nous l’avons passée à la loupe, afin de dégager quelques-uns des procédés utilisés pour faire monter le stress et l’adrénaline chez le spectateur.
L’équipe de The Manipulated
Si The Manipulated s’est hissé à plusieurs reprises jusqu’à la première place du top 10 mondial de Disney+*, ce n’est pas pour rien : ce drama d’action et de vengeance est tout simplement addictif. Diffusé du 5 novembre au 3 décembre 2025, il est produit par CJ ENM et Studio Dragon et s’inspire du long métrage The Fabricated City, réalisé en 2017 par Park Kwang Hyun (rebaptisé Bae Jong au générique de la série Island).
L’écriture est signée Oh Sang Ho, qui secondait Park Kwang Hyun au scénario du film et à qui l’on doit également le scénario de la franchise Taxi Driver. La réalisation de The Manipulated est conduite par Park Shin Woo, dont c’est le second drama après The Killing Vote, et Kim Chang Ju, qui avait déjà dirigé Ji Chang Wook (Aux côtés du Mal) dans le long métrage Hard Hit. La musique est composée par Kim Tae Seong (The Fabricated City, Exhuma).
Ji Chang Wook, qui interprète Park Tae Joong, tenait déjà le rôle principal de The Fabricated City, mais les deux personnages n’entretiennent aucune connexion, si ce n’est qu’ils sont tous deux victimes d’un système de fabrication de coupables et de preuves par une mystérieuse organisation. Celle-ci est présidée par Ahn Yo Han, PDG campé par Do Kyung Soo du groupe EXO (Swing Kids). La scène fait également intervenir Baek Do Kyung (Lee Kwang Soo, Divorce avec assurance), le coupable du crime dont est accusé le héros, ainsi que Deok Su (Yang Dong Geun, Squid Game 3), un détenu et chef de gang qui a une dent contre Tae Joong.
Contexte de la scène
La scène d’action de l’épisode 6 intervient à mi-parcours de la série, qui compte 12 épisodes, et débute à 25 minutes 20 pour s’étendre jusqu’à la fin de l’épisode. Elle marque la première confrontation musclée entre Park Tae Joong et Ahn Yo Han, qui se sont déjà croisés à deux reprises auparavant.
Tae Joong, qui est en prison depuis cinq ans, et d’autres prisonniers sont kidnappés et emmenés dans une usine abandonnée. Ces enlèvements sont l’œuvre de Ahn Yo Han, qui les oblige à participer à un jeu illégal de survie. En plus de distraire ces deux invités VIP joués par Lee Kwang Soo et Lee Seo Jun, le jeu lui permet de tester un format qu’il souhaite exploiter sur le dark web.
Au passage, Disney+ ne manque pas d’humour de faire un clin d’œil aussi appuyé à Netflix : les participants, qui espèrent gagner une prime de 5 milliards de wons, portent des combinaisons numérotées (des tenues de pilotes automobiles) et sont surveillés par des gardiens masqués et surarmés, le tout devant des VIP tout puissants qui parient sur les gagnants et se repaissent de la violence. En somme, Ahn Yo Han s’est concocté son Squid Game maison. La tournure des événements n’a cependant rien à voir avec la série culte de Hwang Dong Hyuk.
Course de voitures
La scène est amorcée par une série de travellings filmés avec un drone, sur un rythme puissant et des basses appuyées. Les images dévoilent un décor de style industriel, marqué par des lignes droites et sillonné par un circuit que l’on n’appréhende jamais dans sa globalité. La froideur sèche du décor en fait un territoire hostile pour Tae Joong – notre héros, rappelons-le, est un amoureux des plantes. Ces images dynamiques et anxiogènes ont aussi pour effet de faire monter l’attente chez le spectateur.
A leur arrivée sur le terrain de course, les joueurs sont filmés en plongée, vus du haut du phare où se trouvent les VIP pour souligner la domination des organisateurs sur les détenus. La caméra se rapproche ensuite de ces derniers et s’attarde sur Tae Joong, qui se retourne vers leur QG pour regarder Yo Han. Ce dernier consulte l’écran pour l’observer de plus près : à travers la caméra, les regards des deux hommes se croisent, alors que Tae Joong est en position de vulnérabilité. Ils se regarderont plus tard au cours de la scène, dans des circonstances bien différentes, comme nous le verrons. L’avertissement est clair : c’est entre ces deux-là que le véritable affrontement va se jouer.
En tant que spectateur, nous savons que Tae Joong a un plan : il a repéré, au cours d’une scène précédente, une sorte de rampe (en réalité, un conduit) partant du sol et menant vers l’extérieur. Celle-ci sera filmée sous divers angles au cours de la scène – en plongée, en contre-plongée, latéralement – sans que l’on puisse voir le décor qui se trouve au-delà de l’extrémité. Où mène cette rampe ? Cette interrogation souligne l’incertitude pesant sur la réussite du plan de Park Tae Joong, qui va vers l’inconnu. Le conduit pointe aussi vers le ciel, symbole de liberté pour le héros après plusieurs années d’enfermement.
Le spectateur en sait donc plus que les personnages impliqués dans la scène, mais il n’est pas pour autant omniscient. Pendant toute la scène, Tae Joong reste mutique. Nous ne sommes pas mis dans la confidence de son mode opératoire, que nous découvrrions au fur et à mesure de son exécution. Comme Yo Han. Ce choix d’utiliser la focalisation externe (nous en savons moins que le personnage) tranche avec toute la partie carcérale du drama, où le point de vue de Tae Joong était privilégié pour dramatiser les événements. Ce changement souligne aussi la perspective d’un rebondissement majeur dans l’histoire.
La scène d’action, qui se déroule presque en temps réel (quelques brefs flashbacks interviennent ici et là), est découpée en trois actes, dont le premier est celui de la course de voitures : les détenus doivent effectuer vingt tours de piste.
Si cette première partie motorisée débute sur des images de Tae Joong dans sa voiture, elle s’attache ensuite surtout à suivre les péripéties des autres détenus, qui se livrent à une bataille cruelle sur le terrain sous le regard hilare des VIP. Le point de vue privilégié dans cette partie est celui de Yo Han et de ses invités, qui observent le jeu à travers les caméras postées dans le décor ou sur des drones. Nous sommes mis en complicité avec eux, leurs commentaires faisant écho à nos réactions. « Ça démarre fort ! », commente Do Kyung à la première explosion. « L’enfoiré de 6 n’y va pas de main morte ! », remarque son complice un peu plus tard.
Cette partie du récit est abordée sur le mode du divertissement : les plans aériens sont dynamiques, sensationnels, plongeant en direction des voitures ou épousant leurs mouvements pour renforcer la sensation de vitesse, tandis que les plans à hauteur de voiture sont rapprochés. On relève également plusieurs plans où le véhicule fonce dans notre direction. L’ingénieur du son met la gomme avec les vibrations des moteurs pour faire monter l’adrénaline. A l’exception de l’unique allié de Tae Joong, Ji Yong (Lee Jae Kyun), les joueurs ne sont pas voués à susciter l’attachement du spectateur. L’un d’entre eux, le joueur 5 alias Gang Jae (Eom Moon Suk), est d’ailleurs missionné par Yo Han pour assassiner Tae Joong. Quant au numéro 2, le gangster Deok Su, il compte utiliser cette course pour régler ses comptes avec notre héros. Ce dernier étant presque absent de cette partie de la scène, nous assistons à cette course avec un certain détachement.
Ce premier acte se conclut lorsque Yo Han réalise que le joueur numéro 9 – c’est-à-dire Tae Joong – ne se trouve pas dans la voiture numéro 9, mais dans celle qui a dévié du circuit en début de course, la voiture numéro 11 – un flashback intervient pour rappeler l’événement et dévoiler le switch entre Tae Joong et son allié dès le début de la course. Tae Joong a échappé aux caméras diégétiques de la scène, mais aussi à notre regard en sortant tout bonnement et simplement du champ. En repassant le début de la scène, il est possible de déduire que Tae Joong a changé de voiture, mais tout est fait pour détourner notre attention.
Partie de chasse
Le second acte débute avec le retour fracassant de Tae Joong qui crée la surprise en arrivant sur une moto – son changement de véhicule s’est effectué hors champ. L’impact de ce rebondissement est accentué par le choix du point de vue, qui est celui du drone. La moto fonce ainsi vers la caméra, ce qui crée un effet de sursaut chez le spectateur. L’emphase est mise sur les sons : accélération de la moto, fracas du drone contre la roue.
A partir de ce moment, la scène se transforme en partie de chasse. Yo Han, provoqué par le tour de passe-passe de Tae Joong, met tout en œuvre pour le retrouver par le biais des technologies (d’autres drones survolent la scène). Le héros devient la proie d’une chasse impliquant différents acteurs de la scène. Non seulement Yo Han demande à son bras armé, Gang Jae (joueur numéro 5), d’utiliser l’arme à feu qu’il lui a laissée dans sa voiture, mais Deok Su (joueur numéro 2) est en rage d’avoir été berné lui aussi par le switch des joueurs. Le ralenti sur le moment où Tae Joong passe au-dessus de lui à moto et lui lance un regard souligne leur hostilité et le caractère insaisissable de Tae Joong – un échange de regard similaire fera écho à celui-ci dans l’épisode 10, lorsque Tae Joong à moto poursuivra la voiture de Do Kyung, le personnage de Lee Kwang Soo, dans un tunnel.
Ce qui devait être une course de voitures prend ainsi des allures de chasse à courre : lancés aux trousses de Tae Joong, les joueurs 5 et 2 ressemblent à des chiens assoiffés de sang. D’ailleurs, Tae Joong utilise plusieurs des tactiques connues des proies de chasse à courre, telles que le « change »**, qui consiste à ruser pour semer la confusion entre les proies potentielles (l’échange de voitures), ou encore le « forlonger », qui consiste à prendre de l’avance sur le parcours pour que les chiens de chasse perdent sa trace (l’emploi de la moto pour emprunter des trajets alambiqués).
Le point de vue de la scène a également évolué : la caméra s’attarde moins sur les invités de Yo Han, qui passent à l’arrière-plan, pour se concentrer tour à tour sur Yo Han, qui commence à avoir des doutes, et les joueurs sur le terrain. L’attention se resserre sur le duel entre Tae Joong et Yo Han, mais ce dernier agit toujours par l’intermédiaire des détenus.
Pris au piège ?
Le troisième acte est le plus intense. Nous le délimitons à partir de l’accident de voiture du joueur numéro 5, dont le pneu est crevé par la bouteille de gaz que Tae Joong a relié avec une chaîne à sa moto. Dans une succession de ralentis spectaculaires, le véhicule virevolte au-dessus de lui pour s’écraser au sol, neutralisant définitivement Gang Jae. A la musique épique et dynamique de la partie précédente succède une musique angoissante et dénuée de rythme.
Yo Han énonce alors les nouvelles règles : « Celui qui prend la moto remporte le jeu. Je doublerai la récompense pour celui qui prendra le motard, mort ou vif. » (40 minutes 00) Le parallèle avec la chasse à courre est encore plus pertinent : c’est désormais une meute de chiens lancés par le maître qui est aux trousses de Tae Joong. La réalisation utilise une succession de split screens et de plans rapides pour marquer l’émulation parmi les joueurs à l’idée de recevoir dix milliards de wons.
C’est alors que notre héros est renversé par un véhicule imposant : Deok Su revient sur le devant de la scène, bouillonnant de rage. Sous un soleil partiellement éblouissant (les plans ont probablement été tournés en fin de journée), Deok Su tabasse Tae Joong, qui réplique avec un coup de genou. S’ensuit un affrontement brutal où les coups de poing, les coups de couteau et les empoignades s’enchaînent à l’écran.
Le réalisateur nous offre une succession de longs plans dont le premier comporte pas moins de quinze mouvements de combat, sans compter qu’une voiture traverse le champ vers le début pour séparer furtivement les deux hommes. A 41 minutes 22, la réalisation bascule vers le procédé de la caméra subjective en appréhendant l’action à travers les yeux de Deok Su (un procédé déjà utilisé dans L.U.C.A.: The Beginning, voir notre analyse de scène). Nous voilà complètement immergés dans le combat – Ji Chang Wook assène les coups dans notre direction. La musique devient de plus en plus angoissante, se résumant à un enchaînement de sons graves et aigus (une alliance qui fait monter le stress), puis à des notes tonitruantes entrecoupées de silences. Il n’est plus question de spectacle fun : le spectateur est mis sous pression et s’accroche à son siège.
A 41 minutes 43, la caméra sort des yeux de Deok Su pour appréhender de nouveau l’action de l’extérieur. Elle est cependant si proche des deux hommes, et de ceux qui se joignent à eux, que l’on se sent prisonnier à l’intérieur de cette lutte animale. Cet affrontement physique se conclut par un long plan voyant Tae Joong ramper au sol, une manière de souligner la douleur physique du personnage, qui commence à montrer des signes de fatigue alarmants.
Au passage, cette partie particulièrement immersive fait intervenir plusieurs bolides arrivant en trombe. Le personnage de Ji Chang Wook se fait d’ailleurs renverser deux fois. Le dispositif utilisé pour filmer tout l’affrontement est particulièrement complexe, comme le dévoile le making of des épisodes 5 et 6 diffusé par Disney Plus Korea. Nous y découvrons que des doublures s’invitent parfois dans le champ et que l’un des cameramen, accroché à plusieurs câbles, est à certains moments projeté dans les airs au-dessus des acteurs.
Pendant ce temps, Yo Han pète un câble en haut de sa tour. Il saisit de manière théâtrale un fusil de sniper planqué sous la table basse, sous les yeux sidérés de ses invités, pour abattre lui-même Tae Joong. Son intervention armée dans le combat est introduite par deux plans en contre-plongée, traduisant son sentiment de toute puissance. Par la suite, la réalisation multiplie les plans où Yo Han, en véritable prédateur, pointe l’arme dans notre direction, soulignant la menace imminente qui pèse sur notre héros.
Ce moment révèle le véritable enjeu de la scène : le duel entre Tae Joong et Yo Han est désormais frontal. S’ensuit une série de coups de feu donnés par le jeune PDG pour abattre son adversaire. Yo Han est dans un état émotionnel instable, entre euphorie et rage narcissique. Tae Joong, quant à lui, paraît pris au piège comme un animal (il se cache derrière une portière de voiture dans un geste de désespoir). Au passage, une chasse à courre, qui est une activité de riches, se conclut toujours par l’action directe du chasseur une fois la proie piégée par les chiens. Filmé majoritairement en contre-plongée, Yo Han domine la situation et espère porter le coup de grâce.
Tae Joong, qui a décidément un instinct de survie hors du commun, réussit à remonter sur la moto en profitant du moment où Yo Han recharge son fusil. Notre héros semble reprendre le dessus, notamment lorsqu’il arrête sa course pour bloquer la bouteille de gaz qu’il a accrochée à sa moto, un moment marqué par l’arrêt de la musique et par un son puissant. Observant la scène à travers l’écran, Yo Han réalise le but de son plan : rouler sur le conduit menant vers l’extérieur pour s’échapper.
L’hostilité entre les deux hommes est scellée par un nouvel échange de regard par caméra interposée (46 minutes 22). Ce plan fait écho à celui qui précédait la course, mais la donne a changé. La seconde qui suit, Tae Joong envoie la bouteille de gaz dans le décor. Arrivant face à la caméra, celle-ci fracasse le drone. La musique s’arrête pour laisser place au son aérien du vol de la bouteille, qui ressemble à celui d’un missile, avant qu’elle ne fasse exploser un véhicule et plusieurs barils, donnant lieu à une explosion digne d’un film hollywoodien.
Sous les yeux sidérés de Yo Han, qui a totalement perdu le contrôle de la situation, Tae Joong s’apprête à exécuter l’ultime partie de son plan, la musique change de ton : aérienne et portée par des chœurs, elle prend un ton plus dramatique, presque émotionnel. Filmé au ralenti, Tae Joong est sur le fil du rasoir. Il joue sa vie dans cet instant.
Les derniers plans de la séquence sont saisissants, tant sur le plan du choix des cadrages (nous sommes immergés dans l’action) que de la gestion du son (le bruit des roues sur la tôle). L’un d’entre eux vient amorcer la suite de l’histoire : dans un magnifique ralenti, Tae Joong voltige dans les airs et se retourne en arrière, tandis que Yo Han le met en joue. L’effet est souligné par une correction de mise au point : la caméra fait d’abord le point sur Tae Joong, situé au premier plan, avant de faire le point sur Yo Han, qui pointe son fusil dans notre direction. Il nous met également en joue – la dernière image de l’épisode est le montre d’ailleurs tirer dans notre direction. Le terme « suspense » est à prendre au sens littéral du terme : Ji Chang Wook finit l’épisode suspendu dans les airs. Ce cliffhanger brillant est le temps fort du drama.
Conclusion
La réalisation utilise plusieurs procédés pour donner de l’impact à l’action. Parmi eux, on relève l’abondance de plans où le sujet fonce vers la caméra. C’est le cas lorsque Tae Joong détruit des drones, lorsque Yo Han joue les snipers, mais aussi quand la caméra se fond avec le regard de Deok Su alors qu’il reçoit les coups de Tae Joong. Les changements de rythme du montage jouent également un rôle-clé dans l’impact de la scène, notamment avec l’intervention de longs plans caméra à l’épaule (l’affrontement au corps-à-corps) au milieu d’une scène qui mise par ailleurs sur un découpage serré. Enfin, la réalisation utilise les sons et la musique pour souligner les renversements de situation et ainsi faire monter l’adrénaline.
Cette scène marque un tournant décisif dans la série. D’une part, Park Tae Joong va enfin s’évader et mettre au point une stratégie pour se venger et laver son nom. Il gagne plusieurs combats dans cette scène : non seulement il parvient à exécuter son plan, comme nous le découvrons dans l’épisode suivant, mais il gagne une bataille psychologique contre son ennemi (les échanges de regards au début et à la fin de la scène appuient cette dimension). D’autre part, les certitudes d’Ahn Yo Han commencent à vaciller. Jusqu’alors impossible à déstabiliser, le jeune PDG montre au grand jour sa sauvagerie, sa colère incontrôlable et son narcissisme délirant. Il ne se contente pas de défendre ses intérêts et ceux de ses clients, mais se livre à un duel personnel avec Tae Joong.
Cet affrontement palpitant, qui doit aussi à l’investissement physique et émotionnel des acteurs (le jeu intense de Ji Chang Wook, l’interprétation décomplexée de Do Kyung Soo), est également cathartique pour le spectateur. L’histoire utilise un trope connu : celui du héros accusé à tort, mais aussi sous-estimé par le méchant, jusqu’à ce que celui-ci comprenne qu’il s’en est pris à la mauvaise personne. Yo Han n’a pas su anticiper la force, l’intelligence ni l’ingéniosité de Tae Joong – il ne le reconnaît d’ailleurs qu’au cours de cette scène, ce qui montre qu’il est partiellement dépassé par les événements. Le spectateur a ainsi le plaisir de le voir se décomposer et perdre son sang froid pendant la scène. Et l’espoir de voir Tae Joong, dont l’honneur a été bafoué, relever la tête et déclarer enfin la guerre à son persécuteur.
Cette scène d’action préfigure la seconde moitié du drama. Après le thriller carcéral, nous basculons dans le revenge drama sur fond de jeu du chat et de la souris entre les deux hommes.
Et vous, qu’avez-vous pensé de cette scène ? N’hésitez pas à nous faire part de vos impressions sur nos réseaux sociaux.
Elodie Leroy
*Source : données Flixpatrol
** Source pour les termes de chasse à courre : Wikipedia
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