S Line Ep 1-2 : un début accrocheur par son concept osé et sa narration percutante (Canneseries)

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Ce thriller fantastique avec Lee Soo Hyuk, Lee Da Hee et Arin utilise son concept subversif pour aborder des sujets de société pertinents. Notre avis sur la série coréenne primée à Canneseries 2025.

Hyun Heup (Arin), une lycéenne, possède depuis l’enfance une faculté particulière, celle de voir les S Line, des lignes rouges qui flottent au-dessus des têtes et relient les partenaires sexuels entre eux. Han Ji Wook (Lee Soo Hyuk), un policier, habite dans l’immeuble d’en-face et enquête sur une affaire de meurtre. Sa nièce Seon-A (Lee Eun Saem), qui vit sous son toit, subit quotidiennement le harcèlement de Ji Na (Nam Gyu Hee) dans son lycée. Une nouvelle professeure, Gyu Jin (Lee Da Hee), vient aussi d’arriver dans l’établissement. Les chemins de ces personnages s’entrechoquent lorsque d’autres personnes acquièrent le pouvoir de voir les S lines.

Présenté en compétition au festival Canneseries Saison 8, où il a reçu le Prix de la Meilleure Musique, S Line s’inspire du webtoon du même nom, second opus d’une « trilogie de la mort » signée Little Boy. Si le matériau d’origine est une anthologie dans laquelle tout le monde peut voir les S Line, la scénariste et réalisatrice du drama, Ahn Joo Young (Pig Riding Hood), développe une seule et même intrigue et réaménage le concept des lignes rouges, que seule une poignée de personnages ont la faculté de voir – du moins dans ces deux épisodes.

Photo Arin dans S Line
Arin © Sidus

Le générique du début surprend : sur une musique angoissante, des images de copulation défilent sur un petit écran de télévision. Les scènes qui suivent nous emmènent dans l’appartement de Hyun Heup, jeune fille hantée par un drame familial dont elle se sent responsable, et qui vit recluse dans son appartement. Recluse, certes, mais observatrice : Hyun Heup suit activement l’actualité à la télévision et guette les années et venues des personnes de son quartier. Justement, sa nouvelle voisine d’en face, dont la tête est surmontée de plusieurs S lines et qui tente de nouer des liens avec elle, a un nouveau petit ami au comportement suspect.

Servi par une narration maîtrisée, qui relie les scènes entre elles avec une fluidité remarquable, S Line imprime au quotidien de ses personnages ordinaires une ambiance surnaturelle à la faveur d’une composition musicale entêtante. Certains moments sont d’une beauté et d’une étrangeté saisissantes, comme ce moment, dans l’épisode 1, où Hyun Heup assiste à la naissance d’une ligne rouge entre sa voisine et son partenaire. Citons aussi cette séquence de l’épisode 2 où l’on découvre la vie nocturne d’un quartier festif de Séoul grouillant de S lines, révélant parfois les liens secrets entre les personnes, comme dans ce groupe d’amis dont l’un des garçons couche avec toutes les autres filles en plus de sa petite amie.

Photo Soo Hyuk dans S Line
Lee Soo Hyuk © Sidus

L’écriture d’Ahn Joo Young cultive le mystère autour de son concept subversif, qui sert aussi de véhicule pour aborder des thèmes de société actuels, tels que le harcèlement scolaire et de l’abandon des jeunes par les adultes – Seon-A et sa persécutrice, Ji Na, ont en commun de traîner le soir dans les rues. D’autres sujets sont ébauchés, comme les liens entre sexe et féminicide et l’influence du sexe dans les relations sociales. Se dessine également un propos sur le pouvoir dévastateur de la disparition de la sphère intime dans la société, un sujet pertinent à l’ère des réseaux sociaux, et qui devrait gagner en importance.

Les personnages de S Line, qui apparaissent tous porteurs de blessures personnelles, ne manquent pas de consistance et bénéficient d’un casting judicieux. Lee Soo Hyuk, que l’on connaît pour ses interprétations de personnages charismatiques (Tomorrow, Queen Woo), est très convaincant en flic ordinaire dont la décontraction et les centaines de S lines semblent camoufler une faille intérieure. Arin (Alchemy Of Souls), qui délaisse son image glamour d’idole de K-pop pour apparaître hirsute devant la caméra, et se révèle très investie dans le rôle de Hyun Heup.

Photo Lee Da Hee et Arin (S Line)
Lee Da Hee et Arin © Sidus

Enfin, si les scènes de lycée se concentrent pour l’instant sur les interactions entre Seon-A et Ji Na, jouées avec intensité par Lee Eun Saem (Bitch and Rich) et Nam Gyu Hee (Crushology 101), on se demande ce que cache Gyu Jin, la nouvelle professeure au style vieillot et au regard innocent interprétée par Lee Da Hee (Island). Son entrée en scène au deuxième épisode semble annonciatrice d’un bouleversement dans l’équilibre vacillant de cet univers.

Nous n’avons pas encore d’information sur la date et les modalités de sortie de S Line, mais l’audace de son contenu semble le vouer à sortir sur une plateforme. Nous vous tiendrons bien entendu informés.

Elodie Leroy

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