A Shop For Killers, sur Disney+ : ce thriller d’action punchy épate par sa narration sophistiquée

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Lee Dong Wook enseigne le maniement des armes à Kim Hye Jun dans A Shop For Killers, un drama qui allie une construction narrative brillante avec des scènes d’action punchy. Une pépite à voir absolument sur Disney+.

Depuis la mort de ses parents, Jeong Ji An (Kim Hye Jun) vit avec son oncle Jeong Jin Man (Lee Dong Wook), qui gère un commerce de tuyaux dans une annexe de sa maison. Lorsque son oncle meurt dans des circonstances mystérieuses, le monde de Ji An s’effondre. Juste après les funérailles, elle reçoit la visite d’un ami d’enfance, Bae Jeong Min (Park Ji Bin), qui vient l’aider à mettre de l’ordre dans la maison. De manière fortuite, les deux jeunes gens font une découverte stupéfiante : le commerce du défunt camouflait en réalité une boutique en ligne clandestine de vente d’armes à feu. Quelques minutes plus tard, une pluie de balles s’abat sur la maison.

Critique du drama A Shop For Killers

Ecrit et réalisé par Lee Kwon (Save Me 2), qui collabore à l’écriture avec Ji Ho Jin (Newtopia) et à la réalisation avec Roh Kyu Yeob (Unfinished), et produit par les studios Merrychristmas et Project Onion pour Disney+, A Shop For Killers a rencontré un grand succès lors de sa sortie sur la plateforme en 2024, en prenant notamment la tête du classement des contenus dans la région Asie Pacifique au premier trimestre.

Photo Kim Hye Jun, A Shop For Killers
Kim Hye Jun © Disney

Le drama, qui s’inspire d’un roman de Kang Ji Young, est un spin off du polar Les Courses du meurtrier (disponible sur Prime Video). La réalisatrice de ce dernier et le réalisateur Lee Kwon, époux à la ville, sont tous deux cités comme créateurs du drama A Shop For Killers. Le lien thématique entre les deux séries réside dans le rôle clé joué par un magasin dans l’intrigue, mais il est possible de les regarder indépendamment.

Une jeune fille piégée dans une maison assaillie par des tueurs professionnels : tel est le point de départ de A Shop For Killers, dont le premier épisode débute sur le fil du rasoir. Coincée dans la demeure partiellement détruite, Ji An tente d’imaginer un stratagème pour récupérer l’arme à feu qui a glissé sous le canapé du salon. Le problème est qu’elle doit passer devant l’ouverture béante créée par une explosion en évitant les balles d’un tireur d’élite planqué à quelques centaines de mètres de là. Cette entrée en matière percutante annonce la couleur : de l’action et du suspense, il y aura !

Lee Dong Wook et Kim Hye Jun © Disney

A Shop For Killers ne se complait pas pour autant dans la facilité scénaristique et relève un double défi narratif. Le premier est de dérouler, sur toute la série, une seule et même séquence d’action qui forme la colonne vertébrale du récit. Cette séquence est entrecoupée de flashbacks de longueur variable (de quelques secondes à un épisode entier), comme autant de pièces d’un puzzle qui se reconstitue pour nous nous éclairer sur les événements ayant mené à cette situation critique.

Le second défi réside dans la nature même de la séquence d’action, qui obéit au principe du lieu isolé assiégé, à la manière du film américain Assault On Precinct 13 (John Carpenter) ou du film français Nid de Guêpes (Florent-Emilio Siri). La construction est brillante, le découpage fluide et la gestion du temps et de l’espace irréprochable.

Photo Seo Hyun Woo, A Shop For Killers
Seo Hyun Woo © Disney

A Shop For Killers est aussi un drama qui dépote dans l’action et place la barre très haut pour les prochaines séries du genre. Qu’il s’agisse des attaques à renfort technologique (drones, robots…), de la traque entre une femme et un groupe d’hommes dans un hangar (épisode 4), ou encore des affrontements à l’arme blanche, la réalisation ne lésine pas sur la violence et donne la part belle à l’action stylisée, tout en imprimant aux affrontements un style brut qui ravira les amateurs de baston. Le tout est soutenu par des effets d’ambiance créés par une bande son planante signée Primary.

Le concept des assauts successifs confère également au drama un caractère ludique : on tremble pour Ji An en découvrant les moyens déployés par les assassins hauts en couleurs envoyés à ses trousses, et l’on s’amuse de la voir utiliser toutes les ressources à sa disposition pour s’en sortir, tandis que la maison de Jin Man révèle ses secrets comme dans un escape game.

La connexion affective entre Ji An et Jin Man ressort dès le premier épisode et apporte beaucoup de cœur à la série. Les scènes entre l’oncle et la nièce, qui entretiennent aussi une relation de maître à élève, ont souvent un sens caché dont la signification nous est dévoilée par la suite. Les moments chaleureux distillés au fil des flashbacks sont d’autant plus attendrissants que les deux protagonistes peinent à communiquer et à exprimer leurs émotions.

Lee Dong Wook © Disney

Kim Hye Jun (Inspector Koo), dont la bouille enfantine offre un contraste insolite avec la noirceur de l’univers du drama, nous embarque sans réserve dans la quête de survie de Ji An, mais aussi dans son parcours émotionnel à mesure qu’elle découvre le passé et les occupations de l’homme qu’elle côtoyait depuis dix ans. Son caractère spontané tranche avec celui de Jin Man, qui dégage au contraire un mélange de mystère et de force tranquille.

Lee Dong Wook (The Nice Guy) délivre à ce titre l’une de ses meilleures prestations dans un registre dont il n’est pas coutumier. Ou plutôt deux registres, celui de l’homme casanier à l’apparence négligée qui tient des propos énigmatiques à sa nièce, et celui de l’homme de terrain qui sort l’artillerie lourde ou affronte avec férocité ses ennemis dans des corps-à-corps brutaux. Alors que sa mort survient dès le premier épisode, Jin Man s’impose comme le personnage qui cimente l’univers de la série, entretenant une relation particulière avec chacun des personnages secondaires, alliés comme ennemis.

Geum Hae Na © Disney

Les personnages secondaires donnent également beaucoup de caractère à la série. Certains paraissent ancrés dans le quotidien, comme l’ami d’enfance de l’héroïne interprété par le très bon Park Ji Bin (Les Courses du meurtrier), ou même Pasin, l’instructeur de Muay Thai joué avec flegme par Kim Min (Big Bet). D’autres paraissent tout droit sortis d’une bande dessinée, comme la badass Minhye jouée par Geum Hae Na (The Villainess), qui fait forte impression dans les scènes d’action, le boss fourbe de Babylon joué par Ahn Gil Kang (Mercy For None), le psychopathe effrayant campé par Jo Han Sun (She Knows Everything), ou encore Seong Jo, le mercenaire aussi drôle qu’insupportable campé par Seo Hyun Woo (Uncle Samsik). Enfin, on retient les moments touchants de Jin Man avec Ji An enfant, interprétée par l’adorable Ahn Se Bin (Les Courses du meurtrier).

A Shop For Killers a reçu trois nominations aux Blue Dragon Series Awards pour Kim Hye Jun, Seo Hyun Woo et Geum Hae Na, cette dernière ayant obtenu le prix du meilleur second rôle féminin. Le drama était également cité aux FUNdex Awards 2024 dans la catégorie meilleur drama OTT et meilleur acteur dans un drama OTT pour Lee Dong Wook. Une saison 2 vient tout juste d’être tournée en vue d’une sortie prévue sur Disney+ courant 2026.

Elodie Leroy

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Kim Hye Jun © Disney

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