Mouse (tvN, 2021) : cliffhangers

Mouse : 4 cliffhangers qui nous ont traumatisés

La série coréenne Mouse, avec Lee Seung Gi, ne cesse de surprendre avec ses fins d’épisode au suspense vertigineux. Découvrez les quatre cliffhangers qui nous ont le plus choquées.

Chaque cliffhanger est un moment critique pour une série. La dernière scène d’un épisode doit donner au spectateur l’irrésistible envie de se jeter sur le suivant. Le monde des dramas coréens compte une experte en la matière : la scénariste Choi Ran, qui nous avait déjà accrochés avec ses cliffhangers de haute volée dans Iljimae et God’s Gift: 14 Days. Son nouveau drama, Mouse, élève le procédé au rang d’art. Jamais gratuites, toujours bien amenées, les fins d’épisodes soulèvent de multiples questions et participent au caractère addictif de la série. Diffusé sur tvN depuis le 4 mars 2021, Mouse en est déjà à son 15e épisode et nous ne sommes pas au bout de nos surprises (voir notre article).

Le réalisateur Choi Joon Bae (Come and Hug Me) n’est pas pour rien dans l’expérience unique du spectateur : il capture l’intensité du moment à la faveur d’une photographie léchée et d’un découpage finement pensé, au point que nous sommes suspendus à chaque image. Et il y a bien sûr cette musique obsessionnelle qui revient à chaque fois, telle un chant funèbre qui s’emballe – vous l’avez sans doute déjà en tête rien qu’en lisant ces lignes !

Découvrez les quatre fins d’épisodes de Mouse les plus renversantes.

Ce dossier contient d’importants spoilers sur les deux tiers de la série.

Episode 5 : meurtre en direct live

Ce qui s’y passe : Cet opus est un épisode pivot de la série. Il consiste en un jeu du chat et de la souris entre Go Moo Chi (Lee Hee Joon), le flic dont les parents ont été sauvagement assassinés par le Chasseur de Tête quand il était petit, et le tueur en série qui sévit dans le présent. Dans le cadre de l’enquête sur la disparition d’un enfant, Moo Chi accepte de participer au programme TV de Choi Hong Ju (Kyung Soo Jin) pour déballer publiquement les éléments de ses investigations. Il espère du même coup piéger le tueur.

Après un duel psychologique qui nous tient en haleine pendant tout l’épisode, le tueur égorge Go Moo Won (Kim Young Jae), le frère de Moo Chi, en direct à la télévision. L’épisode s’achève sur la découverte du cadavre dans une cathédrale. Alors que Jung Ba Reum (Lee Seung Gi) arrive sur place, Moo Chi, désespéré, passe en force. L’épisode s’achève sur Moo Chi découvrant son frère suspendu par une corde. Une inscription rouge sang s’étale derrière lui : « Je suis le tout-puissant. »

Pourquoi on est traumatisé : Il est facile de comprendre pourquoi cette fin d’épisode nous a laissées tétanisées. Non seulement le meurtre de Moo Won est choquant, d’autant que le prêtre est altruiste et attentionné avec son frère jusqu’au bout, non seulement ce crime est sadique vis-à-vis de Moo Chi, mais la situation est d’une ironie glaçante. Cette ironie est soulignée par les phrases qui résonnent en voix off pendant que Moo Chi se précipite vers la cathédrale. « Je parie que tu te prends pour une sorte de divinité », « Désolé de te le dire, mais tu n’es pas une divinité, tu n’es même pas humain. Tu es juste un horrible monstre. ». L’inscription laissée par le tueur est une réponse à ces phrases lancées par Moo Chi pendant l’émission pour le provoquer.

La toute dernière image de l’épisode est un gros plan sur le visage torturé de Moo Chi. L’occasion de souligner que tout l’épisode 5 est un moment de bravoure pour l’acteur Lee Hee Joon qui donne vie au roller coaster émotionnel traversé par Moo Chi avec un jeu d’acteur d’une richesse exceptionnelle.

S’agissant de Ba Reum, qui joue principalement le rôle de témoin dans la scène, un petit détail a attiré notre attention. Quand il sort du taxi et se précipite vers la foule, il met sa béquille du côté gauche. Or il porte habituellement sa béquille du côté droit, puisqu’il est blessé à la jambe droite… Il est donc fort probable qu’il ne soit plus du tout handicapé à ce stade !

Episode 6 : charmant petit oiseau !

Ce qui s’y passe : A ce stade de l’histoire, nul ne sait ce qui s’est passé sur ce toit entre Ba Reum et Sung Yo Han (Kwon Hwa Woon), l’homme soupçonné d’être un tueur en série. Alors qu’il est en train de frapper Ba Reum avec un marteau, Yo Han est abattu au second coup de feu par Moo Chi, qui vient d’arriver sur les lieux. Il s’effondre alors à côté de Ba Reum – ou plutôt face à celui-ci, tandis que son sang se répand sur le sol et coule dans la direction de son ennemi. Ba Reum est salement amoché, mais regarde fixement Yo Han.

Quelques plans plus tard, les revoilà tous les deux en sang à l’hôpital, sur des brancards poussés frénétiquement par le personnel soignant. Ils sont là encore côte à côte, dans la même position, comme si chacun était le double de l’autre. Après ces images troublantes, nous retrouvons Ba Reum à l’hôpital. La chambre est baignée dans une lumière vive et Eo Beong, l’oiseau sauvé dans le passé par Ba Reum et offert à Bong Yi, piaille dans sa cage. La suite, on la connaît ! Ba Reum se lève, s’avance vers la cage et prend délicatement le petit oiseau sur son doigt, avant de lui briser la nuque et de le jeter par la fenêtre. « Enfin, le silence », conclut-il.

Pourquoi on est traumatisé : La scène de l’oiseau a fait beaucoup parler d’elle sur les réseaux sociaux ! Et pour cause. A ce stade de l’histoire, Ba Reum est encore le policier de proximité un peu benêt qui prend soin des citoyens et sauve des animaux.  Il vient aussi de s’investir à fond aux côtés de Moo Chi dans l’enquête sur la disparition du petit Han Kook, qui nous a laissés avec des tas de questions dans la tête.

Le meurtre de l’oiseau est d’une grande violence. Même si Ba Reum se tient de dos, l’action se déroule en plein jour. La réalisation est sèche, dénuée d’effet de style, et les expressions de Lee Seung Gi froides et impénétrables. C’est la première fois que nous découvrons Ba Reum sous ce jour, qui révèle peut-être bien sa vraie nature – après tout, il n’est pas en représentation devant les autres. La scène nous renvoie ainsi vers deux questions qui nous étreignent depuis plusieurs épisodes : Ba Reum est-il un psychopathe ? Est-il le vrai fils du tueur en série Han Seo Joon (Ahn Jae Wook) ? Si tel est le cas, on peut se demander si Sung Yo Han était vraiment le tueur en série tant recherché, ou s’il n’essayait pas en réalité de débarrasser le monde d’un monstre… Ce twist est l’un des meilleurs de la série.

Il est noter que l’oiseau s’appelle Eo Beong Yi, en référence à Oh Bong Yi, l’amie de Ba Reum. Si ce dernier s’avère vraiment être un psychopathe, la jeune fille sera-t-elle son ultime victime ?

Episode 8 : échange de cerveau

Ce qui s’y passe : Depuis qu’il s’est réveillé de son opération du cerveau, Ba Reum se sent différent : il est assailli par des flashes étranges, et ses capacités intellectuelles semblent décuplées, lui permettant de comprendre avec précision le mode de pensée des tueurs psychopathes. Après enquête, il apprend que le chirurgien qui a pris en charge son opération ainsi que celle de Sung Yo Han est en réalité le tueur en série Han Seo Joon, qui se trouve être un éminent neurochirurgien.

Épouvanté, Ba Reum décide d’interroger directement ce dernier en prison. C’est alors qu’il lui pose la question fatidique : « Est-ce que vous m’avez implanté le cerveau de Sung Yo Han ? »

Pourquoi on est traumatisé : Durant cette scène surréaliste, Ba Reum court-circuite toutes les spéculations possibles à ce stade de l’intrigue. Il parvient en effet à une conclusion que même le spectateur le plus imaginatif n’aurait pas pu concevoir. Le drama, qui est jusqu’à présent bien ancré dans le genre du thriller policier, paraît soudain basculer dans le thriller surnaturel à la Face/Off (John Woo, 1998).

Le choc est d’autant plus fort pour le spectateur que la déduction incroyable de Ba Reum est narrée de manière précipitée afin de refléter la panique qui s’empare du personnage. Lee Seung Gi est une fois encore excellent dans son expression du désarroi teinté d’horreur que ressent Ba Reum à chaque nouveau changement intérieur incontrôlé. De notre côté, nous sommes dans l’incrédulité la plus totale : Mouse est-il ou non un drama fantastique ?

Episode 11 : la Mort, sa vie, son œuvre

Ce qui s’y passe : Bong Yi apprend que son ancien bourreau, le violeur d’enfants Kang Duk Soo (Jung Eun Pyo), a pris pour cible une petite fille du quartier à sa sortie de prison. En volant au secours de cette dernière, elle se retrouve cependant rapidement immobilisée par l’homme. Parallèlement, nous suivons Ba Reum à son domicile en train de traquer son neveu avec, semble-t-il, la ferme intention de le tuer. L’action se déroule-t-elle vraiment au même moment ?

Tandis que Hong Ju et Moo Chi se rendent également sur le lieu où se trouvent Kang Duk Soo et Bong Yi, il s’avère que Ba Reum est arrivé le premier sur place pour faire justice à sa manière contre le violeur.  

Pourquoi on est traumatisé : La scène est cruciale pour plusieurs raisons. D’une part, elle réunit les quatre protagonistes principaux sur le lieu où se déroule effectivement un crime. Ensuite, elle nous révèle la nouvelle mission assignée d’en haut à Ba Reum, qui consiste désormais à éliminer brutalement de la surface de la terre les prédateurs en liberté tel un justicier de l’ombre. Or il ne faut pas oublier que nous l’avons vu l’instant d’avant chez lui, sur le point de tuer un petit garçon avec une clé à vis !

On est d’abord frappé par la sécheresse du plan montrant Ba Reum, vêtu d’un imperméable noir et la tête couverte d’une capuche, exécuter sauvagement Kang Duk Soo au milieu des herbes hautes, dans la nuit pluvieuse.

Sublimée par la musique de fin d’épisode, la conclusion est saisissante. Après des inserts dévoilant successivement une chaîne tendue puis une main supportant un fardeau, nous découvrons Ba Reum en train de gravir lentement, de loin et de profil, la route déserte en trainant le corps de Kang Duk Soo. Ce plan restera comme l’un des plus beaux tableaux de poésie macabre vus dans une série TV. Il est tellement puissant qu’en cet instant, nous comprenons que Ba Reum transcende sa condition d’être humain pour devenir l’incarnation même de la Mort.

La séquence s’élargit pour révéler une succession de plans d’ensemble de la route nocturne et ensanglantée, appréhendée sous différents angles, tandis que la réalisation exploite magnifiquement la profondeur de champ. Il est à noter que la conclusion dans son ensemble est quasiment en noir et blanc, à l’exception de la couleur rouge du sang. Cette vision achève de nous laisser dans un état indescriptible, entre effroi et émerveillement.

Et vous, quelles sont les fins d’épisodes qui vous ont le plus choqués dans Mouse ?

Mouse est diffusé sur la chaîne coréenne tvN, mais aussi sur la plateforme internationale Viki.

Elodie & Caroline Leroy

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