Mouse (2021) Ep. 1-2 : un début impressionnant et dérangeant

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Entre psychopathie et théorie scientifique, le drama Mouse (2021) promet une enquête tortueuse et perturbante aux côtés de Lee Seung Gi. Notre avis sur les deux premiers épisodes.

Le premier épisode est interdit aux moins de 19 ans. Et on comprend pourquoi, au vu de la violence inouïe de cette entrée en matière. Sur un scénario de Choi Ran, le drama Mouse, dont la diffusion sur tvN et sur Viki a débuté le 3 mars 2021, nous emmène dans un étrange jeu du chat et de la souris sur fond de recherche scientifique questionnant les fondations de la psychopathie, option tueur en série. Servi par la réalisation classieuse de Choi Joon Bae, qui soigne ses ambiances pour instiller un malaise tenace, et par un casting judicieux porté par Lee Seung Gi et Lee Hee Joon, Mouse s’annonce comme le thriller le plus dérangeant du moment.

Le gène du psychopathe

Si vous aviez la preuve que vous alliez mettre au monde un psychopathe, choisiriez-vous l’avortement ? Cette question, à laquelle il est bien difficile de répondre, émerge dès la première demi-heure de Mouse. Scientifique de renom, Daniel Lee (Jo Jae Yun) a trouvé le moyen de détecter le gène du psychopathe dès le stade prénatal et se rend en Corée pour rencontrer une assemblée politique, qui réagit vivement à ses travaux. A la même période, sur un camping enneigé dans la nuit, un couple et ses deux petits garçons sont assaillis par un prédateur surnommé le Chasseur de tête.

Quelques années plus tard, un enfant portant le gène du psychopathe commet des actes sadiques. Entre meurtres d’animaux et violences sur les plus jeunes, Jae Hoon (Kim Kang Hoon) fait froid dans le dos rien que par la vacuité de son regard. Pourtant, à l’église, l’enfant interroge Dieu sur sa condition de « monstre ». Après un nouveau saut dans le temps, nous faisons la connaissance de Go Mu Chi (Lee Hee Joon), un survivant du Chasseur de tête devenu policier à l’âge adulte, et Jung Ba Reum (Lee Seung Gi), un flic de proximité. Les deux hommes seront confrontés à une affaire de meurtres en série qui fera basculer leur vie.

Lee Seung Gi (Mouse)
Lee Seung Gi

Mouse s’annonce sous les meilleures auspices pour les amateurs de thrillers noirs. Diffusés sur tvN les 3 et 4 mars 2021 et s’étalant sur près de trois heures, les deux premiers épisodes posent les bases d’un scénario solide et intrigant, qui se propose de sonder les fondements de la psychopathie.

Quand on évoque le gène du psychopathe, il est presque obligatoire de citer le chercheur américain James Fallon, qui a longuement enquêté sur le sujet et a découvert qu’il présentait lui-même les caractéristiques des psychopathes. Ces derniers sont-ils tous voués à se transformer en assassins ? Pas forcément, selon lui. Ce questionnement sur le déterminisme biologique et familial devrait alimenter l’histoire de Mouse, dont plusieurs protagonistes s’annoncent déjà comme des psychopathes potentiels.

Lee Hee Joon, Kyung Soo Jin et P.O.

L’affaire est entre de bonnes mains : la scénariste Choi Ran a déjà prouvé, avec God’s Gift: 14 Days, sa capacité à construire une intrigue alambiquée dévoilant ses cartes avec une parfaite maîtrise du timing. L’histoire devrait si tout va bien jouer sur de nombreux rebondissements et nous inviter à forger nos propres théories.

J’ai rencontré le diable

Nous préférons tout de même vous prévenir qu’il faut parfois avoir le cœur bien accroché pour regarder Mouse. L’avertissement concerne surtout le premier épisode, dont l’ambiance glauque est traversée par des scènes d’une violence quasi insoutenable, puisqu’elles impliquent des enfants en tant que témoins, victimes ou agresseurs.

Le réalisateur Choi Joon Bae (Come and Hug Me) a l’art et la manière de choisir le point de vue qui met l’emphase sur la brutalité psychologique des situations : une petite fille obligée d’assister au meurtre d’une inconnue. L’épouse qui découvre les cachoteries terrifiantes de son mari. L’ami qui réalise qu’il a côtoyé un monstre pendant des années. Mouse accumule les moments de malaise et d’effroi.

Kim Kang Hoon

Cette violence n’empêche pas le réalisateur de soigner la beauté plastique de son œuvre. Les cadrages sont précis, les éclairages léchés et les décors judicieusement choisis pour exprimer la solitude d’un être humain aux prises avec un prédateur. Dans la scène de l’agression d’une jeune femme en pleine forêt, on relèvera des références esthétiques appuyées à l’ouverture de J’ai rencontré le Diable, le film de Kim Jee Woon qui défrayait la chronique pour sa violence à son époque.

Au rang des références, Mouse s’autorise également un sympathique clin d’œil à l’excellente série Mindhunter de David Fincher, qui s’intéressait également aux fondements de la psychopathie, à travers les multiples allusions au célèbre psychopathe américain Edmund Kemper.

Lee Seung Gi à votre service

La distribution de Mouse n’a pas été choisie au hasard. Avant d’évoquer le casting adulte, un mot sur le jeune Kim Kang Hoon (When The Camellia Blooms), qui est indéniablement l’une des attractions de Mouse épisode 1. Abordant son rôle avec une maturité et une subtilité étonnantes pour son âge, il fait véritablement peur dans certaines scènes, avec son regard glaçant à en faire pâlir de jalousie les enfants du Village des Damnés. On n’avait pas vu de personnage d’enfant aussi inquiétant depuis Hello Monster.

Il faut attendre l’épisode 2 pour découvrir les acteurs principaux du drama dans leur rôle. Pour une star de l’entertainment dotée d’une telle cote d’affection auprès du public, Lee Seung Gi surprend en choisissant un thriller aussi noir pour faire son grand retour après Vagabond. Avec son jeu d’acteur naturel et son sourire ravageur, Lee Seung Gi incarne à la perfection le jeune policier débonnaire et toujours disposé à rendre service.

Ba Reum pourrait néanmoins receler quelques zones d’ombre. Si tel est le cas, l’image solaire de Lee Seung Gi et tout ce qu’il incarne de familier pour les Coréens – depuis des années, il est très présent au quotidien à la télévision – pourrait servir de manière intéressante le personnage, voire le rendre d’autant plus inquiétant s’il s’avère plus sombre qu’il en a l’air. Le défi est audacieux, mais on peut compter sur le talent de Lee Seung Gi pour le relever.

Quant à Lee Hee Joon (Mistress), son personnage de flic alcoolique est une illustration réaliste des ravages à long terme d’une agression survenue pendant l’enfance. Il suffit de regarder l’intérieur de son appartement – une vraie porcherie – pour comprendre qu’il n’a jamais surmonté son passé, même s’il a réussi à s’insérer dans la société. Charismatique, Lee Hee Joon lui apporte tout de même une bonne dose d’humour, même si le personnage a l’air un peu borderline.

Lee Seung Gi et Park Ju Hyun (Mouse)
Park Joo Hyun

Mouse permet également de retrouver Park Joo Hyun, la révélation d’Extracurricular, dont le jeu d’actrice est toujours aussi débordant de passion et d’énergie dans le rôle d’une lycéenne hantée par un traumatisme, mais aussi Kyung Soo Jin, vue récemment dans Train, et qui interprète une productrice TV avide de frisson. Enfin, on a plaisir à retrouver l’acteur versatile Jo Jae Yun (Sky Castle), convaincant en chercheur en neurosciences obnubilé par sa quête, et Ahn Jae Wook (Five Enough) dans un rôle surprenant à plusieurs facettes.

Vous l’aurez compris, le drama Mouse promet d’être l’un des thrillers les plus fascinants du moment. Le drama de Lee Seung Gi doit tout de même compter avec un challenger de taille, Beyond Evil (JTBC), avec Shin Ha Gyun et Yeo Jin Goo, un polar bien tordu lui aussi et de qualité comparable. Ces deux dramas faisaient d’ailleurs partie de notre sélection des k-dramas à ne pas manquer en 2021. Pour les amateurs de thrillers, l’année 2021 s’annonce décidément excitante.

Mouse est actuellement disponible sur la plateforme Viki.

Elodie Leroy

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