Ye Ji-Won

Ye Ji Won : « Grâce à mon métier d’actrice, je me suis découvert de nombreuses passions »

L’actrice Ye Ji Won nous parle généreusement de son expérience sur Vanishing, de sa passion pour son métier et de son amour pour la France. Interview exclusive.

Au cinéma comme à la télévision, Ye Ji Won a incarné des personnages inoubliables dans des univers variés. Sur le grand écran, nous l’avons vue chez Hong Sang Soo dans Turning Gate et Ha Ha Ha. A la télévision, elle a marqué le public avec ses personnages attachants et surprenants, parfois extravagants, comme celui de la gouvernante énigmatique dans Still 17, de la manager un peu folle dans Another Miss Oh, de l’assistante intimidante dans The Producers. Elle a également obtenu un Baeksang Arts Award pour sa performance dans Should We Kiss First?. Cette année, elle tient l’un des rôles principaux dans la superproduction historique The King of Tears, Lee Bang Won.

Dans Vanishing de Denis Dercourt, diffusé sur Canal+ depuis le 5 avril 2022, Ye Ji Won joue le rôle de Lee Mi Sook, l’interprète qui assiste la scientifique Alice dans son voyage.

StellarSisters : Comment avez-vous été amenée à travailler sur Vanishing ?

Ye Ji Won : J’ai rencontré le réalisateur il y a 4 ans et nous avions échangé en français. Je pensais qu’il s’agissait d’une simple rencontre informelle dans un café, mais il s’agissait en fait d’une audition. C’est vraiment un honneur de jouer le rôle d’une interprète dans un film français. J’avais entendu que Denis Dercourt était musicien et professeur de musique au Conservatoire. Il a lui-même joué la dernière musique du film. Je n’ai pas encore pu le voir jouer en personne, mais j’espère que cela arrivera un jour. Au lieu de rester assis sur le plateau, il débordait d’énergie. Il criait : « Super parfait ! », et faisait ressortir le potentiel de chacun. J’espère le revoir en bonne santé prochainement.

Olga Kurylenko et Ye Ji Won (Vanishing)
Olga Kurylenko et Ye Ji Won dans Vanishing (2022)

Vous avez beaucoup de dialogues en langue française dans Vanishing. Depuis combien de temps étudiez-vous le français ? Comment vous êtes-vous préparée pour ce rôle ?

J’ai grandi en regardant et en appréciant des films français. J’ai aussi interprété le rôle d’une chanteuse qui avait étudié en France et parlait très bien le français. A l’occasion de la célébration des 130 ans de l’amitié franco-coréenne, j’ai tourné dans des documentaires, des publicités, je me suis rendue au Festival de Cannes, au Festival du Forum des images, j’ai participé à des émissions télévisées pour Tahiti, et à bien d’autres tournages en lien avec le français. Lorsque j’ai reçu le scénario de Vanishing, j’ai commencé à étudier le français très sérieusement. Je mémorisais mes répliques, mais je sentais que ma prononciation laissait à désirer. J’ai alors commencé à mémoriser les répliques de mes partenaires de jeu, ainsi que leur empreinte. Je ne les oublierai probablement jamais. Lors de ma préparation pour Vanishing, j’ai pu identifier mes faiblesses en français et progresser énormément. Je suis une actrice qui vit en Corée et mes professeurs de français parlent très bien le coréen. Il est difficile d’avoir des conversations en français. Lorsque j’en aurais le temps, j’espère pouvoir aller en France et apprendre le français.

Quel genre de personne est Lee Mi Sook ? Avez-vous beaucoup discuté de votre personnage avec le réalisateur Denis Dercourt ?

Le personnage de Mi-Sook a été créé par le réalisateur, il n’existait pas dans le roman de base. Nous en avons beaucoup discuté avec le réalisateur. Etant l’interprète d’Alice (NDLR : Olga Kurylenko), elle la soutient et la suit comme son ombre.

Vous partagez un grand nombre de scènes avec Olga Kurylenko. Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec elle ?

A leur arrivée en Corée, Olga et l’équipe française ont passé deux semaines en quarantaine. Après sa quarantaine, Olga est directement venue sur le plateau. Alors qu’elle n’avait pas pu bénéficier du temps nécessaire pour s’adapter à ce nouveau pays, elle a immédiatement joué de manière brillante et saine. Elle a apprécié la cuisine coréenne et a su s’adapter en un temps record, et je lui en suis reconnaissante. Elle a aimé les algues séchées et les beignets vapeurs vendus dans de petites échoppes qui se trouvent à côté du marché Namdaemun, pas très loin du plateau de tournage. Elle a fait son travail admirablement en une très courte période et s’est adaptée à la Corée sans se lasser jusqu’au bout. Je lui souhaite de continuer à participer à de beaux projets et de rester en bonne santé.

Vous avez joué beaucoup de personnages dont le public se souvient durablement, comme votre personnage mystérieux dans Still 17 ou votre personnage excentrique dans Should We Kiss First?. Le personnage que vous allez jouer est-il décisif dans le choix de vos projets ? Comment vous immergez-vous dans vos rôles ?

Lorsque l’on tourne un film, je pense qu’il est important de communiquer, de respirer en rythme avec les personnes avec lesquelles nous travaillons. Je lis beaucoup de scénarios. Je discute aussi beaucoup avec le réalisateur. Et j’expérimente le métier de mon personnage, j’en apprends les ficelles. Grâce à mon métier d’actrice, je me suis découvert de nombreuses passions. Je suis une actrice qui s’impose beaucoup de devoirs lorsqu’elle entreprend un nouveau projet. Le français, le piano, la guitare, le free-diving, la danse, le taekwondo, le pole dance, etc. Je me suis mise à apprendre toutes ces choses à fond grâce à mon travail sur des films. A mesure que les années passent, ces loisirs deviennent des amis. Je pense aussi qu’un acteur apporte du réconfort. Je souhaite que tout ce que j’ai appris via mon métier d’actrice apporte du réconfort aux gens.

Ye Ji Won dans Still 17 (SBS, 2018)

Quels sont vos nouveaux projets ?

En raison de la pandémie du Covid-19, nous ne pouvons pas nous rendre à l’étranger. Pour cette raison, le « Hô-cances » est devenu tendance ces jours-ci. Le terme désigne le fait de prendre des vacances dans un hôtel. Mon prochain projet est un programme télévisé qui présente des suites d’hôtel. Nous tournons actuellement dans une suite en Corée. J’espère avoir l’occasion d’aller en France et d’y tourner une partie de ce programme. Je prie pour que cela se produise.

Pouvez-vous dire quelques mots à vos fans français ?

La France est le pays où je désire le plus me rendre parce qu’il s’agit du pays où Vanishing va sortir. Les films revêtent un éclat tout particulier lorsque nous pouvons les rencontrer sur un écran de cinéma. En Corée, nous avons fait une grande tournée de promotion dans les salles avec l’équipe d’acteurs. En tant qu’actrice, c’est un honneur de pouvoir se présenter dans une salle de cinéma face au public. J’aimerais voir le film en France, aux côtés des spectateurs. Je suis vraiment curieuse de savoir ce que vont en penser les spectateurs français. Il s’agit d’un film français entièrement tourné en Corée. Je pense que ce projet franco-coréen est très significatif et admirable. Je remercie l’équipe d’être venue jusqu’en Corée et de nous avoir permis de faire ce film tous ensemble.

Entretien réalisé par Caroline et Elodie Leroy.

Remerciements à Ye Ji Won.

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