Lee Junho et Im YoonA forment un duo irrésistible dans L’Empire du sourire (King the Land), un drama romantique qui manie les clichés du genre avec élégance. Découvrez notre avis sur les deux premiers épisodes diffusés sur Netflix.
Héritier d’un conglomérat, Gu Won (Lee Jun Ho) est désigné directeur du luxueux King Hotel. Beau, intelligent, mais peu doué dans les relations, il ne supporte pas les sourires fabriqués. Concierge au King Hotel, Cheon Sa Rang (Im YoonA) affronte les préjugés de ses collègues, mais ne se départit jamais de son sourire lumineux. Un incident provoque la rencontre entre ces deux jeunes gens que tout oppose.
Diffusé sur Netflix depuis le 17 juin 2023, L’Empire du sourire s’est classé instantanément dans le top 10 mondial des séries les plus regardées* sur la plateforme et a même atteint la 7e place en France. Les épisodes arrivent à raison de deux par semaine, puisque la série est diffusée en simul cast, c’est-à-dire en temps réel avec sa diffusion en Corée sur JTBC (comme J’irai te voir dans ma prochaine vie de tvN, sorti le même jour).
Parmi les clichés récurrents de la fiction coréenne (voire asiatique), la romance entre un homme riche et une femme pauvre coiffe au poteau tous les autres. De Boys Over Flowers à Business Proposal, en passant par Coffee Prince, The Heirs ou encore What’s Wrong With Secretary Kim?, les références du genre sont légion dans les k-dramas. Le canevas a néanmoins évolué au fil du temps pour s’accorder au monde moderne. L’héroïne est désormais issue de la classe moyenne et conquiert son indépendance en gagnant sa croute dans un milieu hostile. Sa romance avec le prince charmant – généralement un héritier de chaebol – viendra la récompenser d’avoir enduré toutes ces souffrances. Le héros, quant à lui, se libérera d’une famille toxique et trouvera une femme attentionnée qui comprend ses tourments.
Ecrit par Choi Rom, qui adapte son propre manhwa, L’Empire du sourire coche toutes les cases de ce type de romance un peu désuète. Mais au lieu d’être un handicap, ces clichés participent au charme du drama et nous ramènent à notre besoin enfantin de revenir régulièrement en terrain connu. Surtout si l’histoire nous est contée avec un dynamisme et un humour réjouissants comme dans L’Empire du sourire, et qu’elle met en vedette deux interprètes délicieux, Lee Jun Ho (The Red Sleeve) et Im YoonA (Big Mouth).
Comme on s’en doute, L’Empire du sourire nous projette dans un luxe indécent. Qu’il s’agisse du château de Grande-Bretagne où le héros résidait auparavant, ou du hall du King Hotel, que l’héroïne découvre avec des étincelles dans les yeux, le drama déploie une galerie de décors somptueux et joliment photographiés. Le réalisateur Im Hyun Wook (Reflection of You) se fait plaisir dans l’épisode 2 en filmant le salon VIP à la faveur d’un long plan aérien soutenu par des effets digitaux réussis. En d’autres termes, nous sommes face à une production qui met les petits plats dans les grands pour créer du rêve, en jouant sur le clinquant comme dans un conte de fées.
Ce luxe vient s’entrechoquer avec la trivialité de la rencontre entre Gu Won et Sa Rang, au cours duquel le jeune homme est accusé d’être un pervers par la jeune femme (on pense forcément à Suspicious Partner, où la rencontre entre les deux héros jouait sur un ressort similaire), puis de leur seconde rencontre, un moment hilarant autour des toilettes. Les éléments de comédie font partie des atouts de L’Empire du sourire, qui sait rester léger sans abuser des gags lourdingues.
L’alchimie entre les deux acteurs principaux est indéniable. Avec son allure chic et son regard intense, Lee Jun Ho est parfait dans son costume de gosse de riche qui camoufle sa fragilité par une attitude arrogante. Quant à Im YoonA, elle apporte beaucoup de charme à son personnage de concierge qui garde sa classe face à des collègues méprisantes et des clients odieux.
A travers les situations professionnelles d’humiliation traversées par Sa Rang et ses deux amies (jouées par Kim Ga Eun de Under the Queen’s Umbrella et Go Won Hee de Love to Hate You) se dessine un propos sur la maltraitance au travail, subie notamment par les jeunes femmes, mais aussi sur les abus engendrés par le système de hiérarchie par l’ancienneté et par l’âge qui prévaut dans la société coréenne.
Il reste à espérer que L’Empire du sourire tiendra la distance sur 16 épisodes et ne s’essoufflera pas comme Business Proposal l’année dernière. Si le drama maintient son rythme et réussit à développer ses personnages, il devrait s’imposer comme le divertissement idéal pour animer notre été.
Elodie Leroy
* Source : FlixPatrol
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