Mama Fairy and The Woodcutter : Moon Chae Won

Mama Fairy and the Woodcutter Ep. 1-3 : que vaut la romance féérique de Moon Chae Won?

Malgré une intrigue éparpillée et des effets spéciaux approximatifs, Mama Fairy and the Woodcutter forcent la sympathie grâce à un vrai sens du comique de situation. En espérant que l’ensemble prendra de l’épaisseur.

Seon Ok Nam (Moon Chae Won) est une fée âgée de 699 ans, qui travaille en tant que barista dans un café. A l’ère Goryeo, Ok Nam s’est fait voler ses habits de fée et n’a pas pu retourner au paradis. Elle a épousé un homme avec lequel elle a eu deux enfants mais celui-ci est mort brutalement. Aujourd’hui, Ok Nam pressent que Jung Yi Hyun (Yoon Hyun Min), un jeune professeur d’université venu lui rendre visite dans son café perdu au milieu de la forêt, pourrait bien être la réincarnation de son mari défunt. Elle décide d’emménager à Séoul pour se rapprocher de lui et en avoir le cœur net.

Adapté d’un webtoon signé Dol Bae, Mama Fairy and the Woodcutter est diffusé depuis le 5 novembre 2018 sur la chaîne câblée tvN, prenant la suite du hit 100 Days My Prince avec Do Kyung Soo. Le drama est réalisé par Kim Yun Cheol, à qui l’on doit la superbe satire sociale Woman of Dignity, mais aussi le classique My Name is Kim Sam Soon. Soit deux dramas qui, chacun à leur manière, ne manquent pas de fantaisie.

Et de la fantaisie, Mama Fairy and the Woodcutter en a à revendre, pour notre plus grand bonheur. On pense assez vite à My Girlfriend is a Gumiho, avec la scène amusante de la découverte par notre héros du lieu magique où vit la fée Seon.

Il se demandera d’ailleurs longtemps, avec son fidèle assistant Kim Geum, témoin de la scène, si cette créature surnaturelle n’est pas en réalité un gumiho. Yi Hyun a de quoi s’inquiéter pour sa santé mentale, lui qui la voit tour à tour sous l’apparence d’une jeune femme ou d’une veille dame !

La narration de Mama Fairy and the Woodcutter semble décousue dans les deux premiers épisodes, donnant l’impression qu’il ne se passe pas grand-chose pendant deux heures. Heureusement, les choses prennent forme dès le troisième épisode, plus rythmé, plus percutant.

On regrette tout de même que les effets spéciaux ne soient pas plus convaincants pour un drama de 2018. Certains sont même franchement ratés, comme ces plantes 2D qui se dessinent maladroitement à l’écran, ou ce chat digital qui n’est pas du meilleur effet. Concernant ce dernier, on finit par s’y faire bon gré mal gré, juste parce que le personnage est sympathique – même si un vrai chat roux aurait été le top !

Ce côté dispersé du début, ces faiblesses techniques ici et là sont rattrapés par le ton très particulier de l’ensemble du drama, sorte de désinvolture teintée d’étrangeté. Mama Fairy and the Woodcutter séduit avec un humour déjanté tel qu’on n’en avait pas vu depuis l’excellent Hwayugi au début de l’année.

Les règles de notre monde semblent bouleversées, avec toutes ces fées qui débarquent pour envahir le quotidien de notre héros qui n’en demande pas tant. Comme dans Hwayugi, on se retrouve assez vite en présence d’une véritable ménagerie avec ces animaux qui prennent l’apparence d’humains. La palme revient à Ahn Kil Kang (Children of a Lesser God), qui s’avère être en réalité un pigeon !

Au milieu de ce capharnaüm, notre héroïne Seon Ok Nam semble littéralement planer, innocente fée perdue dans ses rêves, qui poursuit le professeur Jung de ses assiduités (empruntant parfois des voies surprenantes pour ce faire).

Plus ravissante que jamais, Moon Chae Won (The Innocent Man) donne à son personnage ce côté décalé et attendrissant qui enveloppe le drama d’un charme irrésistible. L’alchimie avec l’actrice Go Doo Shim (My Mister), qui incarne la version âgée de la fée Seon, est impeccable. Les passages d’une actrice à l’autre dans une même scène fonctionnent bien.

En prof râleur et désespérément rationnel, Yoon Hyun Min (Witch At Court, Tunnel) démontre un vrai talent comique. On se surprend plus d’une fois à rire de ses déconvenues. Le courant passe bien avec Seo Ji Hoon (Solomon’s Perjury) qui joue son assistant naïf et serviable. Parmi les membres de l’équipe de Yi Hyun, on reconnaîtra la moue boudeuse du sympathique Ahn Seung Kyoon, vu récemment dans la série romantique Still 17.

L’humour de Mama Fairy and the Woodcutter tient à la fois à la caractérisation des personnages et au côté incongru de certaines situations.

Le drama lorgne vers l’humour coquin avec le personnage de Jeom Soon (Kang Mina de Gugudan, rigolote), la fille de la fée Seon qui écrit une nouvelle érotique mettant en scène la romance moite d’un jeune maître et de son esclave. Or Jeom Soon est en réalité un chat. Tout émoustillée par ce qu’elle écrit, elle ne se rend pas compte que sa queue sort de manière incontrôlée et que des moustaches lui poussent sur le visage !

Le drama s’adresse aux gamers invétérés à travers le personnage de Jo Bong Dae, joué par l’inénarrable Ahn Young Mi (pilier de feu SNL Korea). Cette femme complètement barge passe son temps dans des jeux vidéo en réseau, et « s’échappe du champ de bataille » comme elle dit, pour tenir par intermittence son café.

Quant aux situations, elles fournissent déjà bon nombre d’occasions de rire durant ces trois premières heures. Citons ce moment surréaliste où la fée Seon reconnaît pour de bon la réincarnation de son mari en l’entendant uriner à travers la porte des toilettes.

Ou le culot de Yi Hyun qui se ramène 10 minutes en retard à son cours à cause d’une panne d’oreiller, et engueule ensuite ses élèves qui suggèrent de l’annuler. Yi Hyun, encore, qui élabore des stratégies invraisemblables pour éviter de se retrouver assis à côté de ses patrons au dîner d’équipe, et surtout pour s’en tirer sans avoir à payer l’addition.


Tout cela n’empêche pas le drama de nous réserver aussi de jolis moments, comme cette scène poétique à la fin de l’épisode 3, entre Yi Hyun et Jeom Soon. Je n’en dirai pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte.

Une chose est sûre : en cette fin d’année décevante en termes de dramas romantiques, Mama Fairy and the Woodcutter apparaît comme le plus enthousiasmant dans le genre depuis la fin de Still 17. Une affaire à suivre sans hésiter.

Caroline Leroy

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