Joo Won (Alice)

Alice Ep. 1-4 : Joo Won enquête sur le futur

L’acteur de The Good Doctor revient et il est en forme ! Notre avis sur Alice, le divertissement de science-fiction fun du moment.

Diffusé depuis le 28 août sur SBS, Alice marque le retour attendu de l’acteur Joo Won après son service militaire. Il partage l’affiche avec Kim Hee Sun, devenue elle aussi incontournable dans le monde des séries coréennes. Réalisée par Baek Soo Chan, Alice offre un cocktail généreux d’action, d’enquête policière et de voyage dans le temps et affiche de belles qualités de production. La série la plus fun de la rentrée ?

Cet avis à chaud se fonde sur les épisodes 1 à 4 du drama Alice.

Kim Hee Sun dans Alice

Action, SF et mélodrame

En 2050, une organisation du nom d’Alice propose à ses clients de voyager dans le passé pour partager un moment avec un être cher disparu. En 2020, Jin Gyeom (Joo Won), inspecteur de police, découvre au cours d’une enquête l’existence de voyageurs du temps. Ses recherches le mènent vers Yoon Tae Yi (Kim Hee Sun), une enseignante et physicienne qui ressemble comme deux gouttes d’eau à sa mère disparue dix ans auparavant.

« Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie. » Les férus de science-fiction auront reconnu la citation d’Arthur Clarke qui ouvre l’épisode 1 d’Alice. La scène introductive plante son décor en 1992, où un couple d’agents du futur, Yoon Tae Yi et Yoo Min Hyuk (Kwak Si Yang), affronte un homme autour d’un livre prophétique. Du sang est versé et une petite fille, témoin de la scène, perd son père. Le couple d’agents est aussi amené à se séparer. Quelques mois plus tard, Yoon Tae Yi donne secrètement naissance à leur fils, Jin Gyeom.

L'acteur coréen Joo Won

Devenu adolescent, Jin Gyeom a une particularité : il souffre d’alexithymie, c’est-à-dire d’une difficulté à identifier et exprimer ses émotions. Quant à Yoon Tae Yi, qui a pris le nom de Park Sun Young, elle est l’archétype de la mère sacrificielle qui élève seule son enfant. Son meurtre dans des circonstances étranges provoque un électrochoc chez Jin Gyeom, qui tentera de trouver le coupable à l’âge adulte.

Sur un scénario bien ficelé signé Kim Kyu Won, Kim Cheol Kyu et Kim Ga Young, Alice déploie un univers solide et visuellement convaincant, les éléments futuristes participant au charme de la série – le design des drones est une réussite. Le récit installe aussi, à travers la ressemblance entre la mère de Jin Gyeom et l’autre Yoon Tae Yi, la physicienne qu’il rencontre par la suite, une énigme sur laquelle nous aurons à coup sûr plaisir à émettre tout un tas de théories.

Kwak Si Yang (Alice, SBS)

L’aspect mélodramatique de l’histoire devrait se concentrer sur la confrontation entre Jin Gyeom et son père, puisque les deux hommes s’affrontent en ignorant leur lien de parenté. Les clients d’Alice jouent quant à eux les éléments perturbateurs. Une enfant qui disparaît des radars pour réapparaître ensuite, affirmant ne jamais avoir quitté sa mère. Un homme enragé qui revient à l’époque de sa petite enfance pour tabasser son frère maltraitant. Ces petites histoires dans l’histoire amènent leur lot de rebondissements et contribuent à accrocher le spectateur.

Joo Won en héros d’action

Et le spectateur a de quoi être accroché à son siège ! En quatre épisodes, Alice délivre déjà une panoplie de scènes d’action dignes d’une production hollywoodienne grâce à la réalisation efficace de Baek Soo Chan (A Girl Who Sees Smells).

Dans l’épisode 2, Joo Won se la joue Tom Cruise lors d’une course poursuite véhiculée, au cours de laquelle son personnage n’hésite pas à sauter d’une voiture à une autre à plus de 100 km/h. Dans l’épisode 4, on se croirait dans un film d’action de Hong Kong lorsqu’il attrape un câble pour voler dans les airs tout en tirant à vue dans un décor somptueux de bibliothèque.

« Il y a beaucoup de scènes d’action pendant lesquelles nous devions aussi jouer des scènes très émotionnelles, ce qui était difficile », raconte d’ailleurs Joo Won lors de la conférence de presse.

Joo Won (Alice, SBS)

Ses qualités d’acteur ne sont plus à démontrer depuis l’excellent Bridal Mask, dans lequel il révélait une forte présence et une grande aisance dans l’action, mais aussi le désormais célèbre The Good Doctor – Freddie Highmore, qui reprend son rôle dans le remake américain, ne parvient décidément pas à nous le faire oublier.

Dans Alice, Joo Won embarque le spectateur dans l’aventure en exprimant les émotions avec un jeu intériorisé, mais intense. Son charisme doux sied parfaitement à son personnage d’introverti qui se lance sans le savoir dans une quête identitaire. A ce propos, le thème du handicap émotionnel est décidément à la mode ces jours-ci, puisque nous le retrouvons également dans Stranger 2 avec Hwang Si Mok (Cho Seung Woo), dans It’s Okay to Not to be Okay avec Go Moon Young (Seo Ye Ji) et dans Flower of Evil avec Baek Hee Sung (Lee Joon Gi).

Kim Hee Sun à tous les âges

Dans le rôle de Yoon Tae Yi, Kim Hee Sun confirme, après The Lady in Dignity et Angry Mom, qu’elle est une actrice qui compte dans l’univers des dramas coréens et qu’elle a plusieurs cordes à son arc. Dans Alice, elle réalise sans doute le rêve de beaucoup d’actrices en apparaissant à différents âges de la vie. A 43 ans, elle n’hésite pas à se fondre dans la peau d’une scientifique trentenaire ou d’une étudiante. La magie des effets spéciaux aidant, l’idée passe comme une lettre à la poste et l’on se demande jusqu’à ira le scénario.

Kim Hee Sun (Alice, SBS)

Tiré à quatre épingles comme un agent de Matrix, l’acteur Kwak Si Yang (Chicago Typewriter) se fond quant à lui avec aisance dans le rôle ambigu de Min Hyuk, le père de Jin Gyeom et employé d’Alice.

On a par ailleurs plaisir à retrouver Kim Sang Ho (Kingdom) en flic vétéran au grand cœur, Choi Won Young (Sky Castle) en scientifique aux ambitions douteuses et Oh Yeon Ah (Priest) en mère dangereusement instable. Nous avons quelques réserves sur Lee Da In (Doctor Prisoner), un peu irritante en prétendante de Jin Gyeom, mais il est vrai que le rôle est ingrat.

Voyage dans le temps et mondes parallèles

Mais au fait, pourquoi le drama s’appelle-t-il Alice ? Le livre prophétique nous apporte la réponse avec ses références au conte d’Alice au Pays des Merveilles. La notion de voyage dans le temps nous entraîne inéluctablement vers celle de mondes parallèles.

Alice (SBS) : poster

De manière amusante, la première coréenne d’Alice a eu lieu presque en même temps que la sortie en salles de Tenet, le film de Christopher Nolan, qui offre certes des scènes d’action ahurissantes, mais ne parvient pas à faire date en matière de scénario. Au contraire, Alice met le principe du voyage temporel et ses scènes d’action ambitieuses au service d’un récit émotionnel, élaboré et agrémenté d’une part de mystère.

Alice est un peu le même style de drama qu’Item, avec lequel il partage le mélange entre un concept ludique, une enquête et des clins d’œil à l’univers des contes de fées. Le drama de Joo Won trouve le juste équilibre là où son prédécesseur a échoué grâce à des personnages consistants et une réalisation nettement plus inspirée.

On ne le dira jamais assez, mais créer une fiction de pur divertissement est un art difficile à maîtriser, qui nécessite une écriture affutée et un savant dosage entre les différents ingrédients. Pour l’instant, Alice tient le bon bout !

Elodie Leroy

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