Le drama Our Blues (tvN)

Our Blues Ep. 1-2 : un démarrage enthousiasmant

Les deux premiers épisodes du drama choral Our Blues sont orchestrés avec autant de précision que de sensibilité. Un incontournable de l’année ?

Quatre ans après le remarqué Live, le duo formé par la scénariste Noh Hee Kyung et le réalisateur Kim Kyu Tae est de retour avec Our Blues, un drama romantique de type tranches de vie qui plante son décor sur l’ile de Jeju et mobilise un impressionnant parterre de vedettes dominé par Lee Byung Hun.

L’intrigue suit les histoires entrecroisées de plusieurs couples situés à des stades différents de leur relation : le vendeur de bric à brac Lee Dong Seok (Lee Byung Hun) et la mystérieuse Min Seon Ah (Shin Min Ah), le directeur de succursale bancaire Cho Han Su (Cha Seung Won) et son premier amour Jung Eun Hui (Lee Jung Eun), ou encore la plongeuse Lee Yeon Ok (Han Ji Min) et le capitaine de bateau Park Jeong Joon (Kim Woo Bin).

Outre sa multiplicité de personnages principaux, la série se distingue par sa structure inhabituelle, puisque chacun de ces couples se voit consacrer un chapitre à part entière, l’ensemble s’étalant sur une durée de 20 épisodes.

Cha Seung Won et Lee Jung Eun dans Our Blues (tvN)
Cha Seung Won et Lee Jung Eun dans Our Blues (tvN)

Our Blues s’ouvre ainsi sur le chapitre consacré aux personnages de Han Su et Eun Hui, incarnés respectivement par Cha Seung Won (One Ordinary Day) et Lee Jung Eun (Parasite).

Han Su est originaire de Jeju mais il a vécu toute sa vie adulte à Séoul. Il habite seul dans un petit appartement, tandis que sa femme est installée depuis plusieurs années aux Etats-Unis afin d’accompagner leur fille, une joueuse de golf professionnelle. De son côté, Eun Hui est une vendeuse de poisson au caractère entier, qui est devenue au fil des années une femme d’affaires hors pair. Elle est célibataire et soutient financièrement ses frères et sœurs. Tous deux sont le premier amour l’un de l’autre.

A partir de ce canevas, Our Blues esquisse un portrait plein de tendresse de ces deux personnages qui se connaissent sans plus réellement se connaitre. Il faut dire que plus de vingt ans ont passé depuis leur idylle d’antan. Les flash-backs de leurs souvenirs d’adolescents, très charmants, participent à mettre en perspective leur vie présente teintée, au moins pour Han Su, d’un irréductible sentiment de « blues », justement.

On est rapidement séduit par la justesse avec laquelle le drama met en scène leur mélange de complicité et de décalage, de gêne et de familiarité dans le cadre de ces retrouvailles fortuites. Cha Seung Won et Lee Jung Eun sont remarquables tous les deux, lui par la subtilité avec laquelle il exprime les contradictions de son personnage, et elle par son énergie brute et son charisme solaire.

L’histoire de Han Su et Eun Hui n’en est encore qu’à ses débuts quand s’achève l’épisode 2, et pourtant ils parviennent déjà à nous embarquer à leurs côtés.

En parallèle, les autres protagonistes principaux tiennent des places secondaires, mais se révèlent toutefois suffisamment incarnés pour nous donner un clair aperçu du type d’enjeux dramatiques qui leur sont liés.

On sait que Lee Yeong Ok et Park Jeong Joon travaillent au marché en compagnie de Eun Hui, et qu’ils entretiennent une relation romantique en secret. Devenu haenyeo (plongeuse de l’île de Jeju) depuis seulement un an, la jolie Yeong Ok est en effet critiquée à la fois par ses collègues plus âgées qu’elle, et par les marins qui gravitent autour du capitaine.

Kim Woo Bin

En l’espace de quelques scènes, l’alchimie entre Han Ji Min (Familiar Wife) et Kim Woo Bin (Uncontrollably Fond) apparaît déjà évidente. Au passage, le plaisir de retrouver Kim Woo Bin en pleine forme est immense, après sa longue absence des écrans pour raisons de santé.

Il est plus difficile de décrypter les problèmes du couple formé par Shin Min Ah et Lee Byung Hun, si ce n’est que l’entente n’est manifestement pas au beau fixe. Néanmoins, Lee Byung Hun se démarque dans la peau de Lee Dong Seok, un homme bourru et susceptible qui semble avoir un complexe d’infériorité, soit un rôle à l’opposé du digne Eugene Choi de Mr. Sunshine.

Alors que pour une fois, tvN réfrène ses ardeurs en nous proposant des épisodes d’une durée raisonnable (moins d’une heure pour le premier, un peu plus pour le second), le drama surprend par sa densité à tous les niveaux.

En effet, les personnages secondaires ne sont pas en reste, même si certains se résument encore à quelques traits de caractère, comme les amis d’enfance des personnages de Lee Byung Hun et Lee Jung Eun, ou encore les inévitables grands-mères en pantalon à fleurs – un type de personnage déjà mis en avant dans la romance balnéaire Hometown Cha-Cha-Cha l’année dernière. On notera à ce titre la présence de l’excellente Kim Hye Ja (The Light In Your Eyes), dont le rôle est encore mystérieux à ce stade.

D’une manière générale, on est frappé par la maitrise dont fait preuve la scénariste Noh Hee Kyung dans l’exercice difficile de la série chorale. Non seulement la fluidité avec laquelle ces histoires s’entrecroisent force l’admiration, mais l’intrigue d’Our Blues se révèle dense et l’univers particulièrement foisonnant.

Outre le côté réaliste des personnages, la mise en scène de groupe, voire d’ensemble, séduit par sa richesse. Les scènes du marché aux poissons de Jeju sont particulièrement vivantes et détaillées. Les acteurs semblent totalement dans leur élément devant les étals, tandis que des dizaines de figurants contribuent à parfaire la restitution du quotidien des vendeurs.

Lee Byung Hun dans Our Blues

Dans ce contexte, Kim Kyu Tae impressionne par la clarté et l’ampleur de sa réalisation, prouvant une fois encore à quel point sa collaboration avec la scénariste est fructueuse, après Live et It’s OK, That’s Love.

Diffusé depuis le 9 avril 2022 sur tvN, Our Blues rencontre un franc succès public avec des scores d’audience situés en moyenne autour des 8% (chiffres Nielsen Korea). La durée de 20 épisodes constitue un défi en soi, à une ère où le nombre d’épisodes des séries coréennes a plutôt tendance à diminuer. Espérons qu’il tienne le cap jusqu’au bout avec la même réussite.

Caroline Leroy

Lire aussi | Again My Life, avec Lee Joon Gi : avis à chaud sur les deux premiers épisodes

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