L.U.C.A.: The Beginning Ep. 1-2 : le drama SF qui déménage

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Amateurs de scènes d’action mouvementées, le drama L.U.C.A.: The Beginning est fait pour vous ! Avis à chaud sur la grosse production SF de tvN, avec Kim Rae Won et Lee Da Hee.

On savait les séries coréennes capables d’envoyer des scènes d’action étourdissantes. Ce nouveau drama de science-fiction nous le rappelle sans ménagement. Diffusé sur tvN depuis le 1er février 2021 et doté d’un budget conséquent, L.U.C.A.: The Beginning nous assène un électrochoc avec ses affrontements et ses courses-poursuites effrénées, rehaussés par des effets numériques luxueux, le tout dans un décor urbain de grande envergure. On espère voir les personnages gagner en consistance au fil des épisodes, mais ces deux premiers opus méritent le détour, rien que pour leur beauté visuelle et la mise en scène virtuose de Kim Hong Sun.

LUCA: The Beginning : poster

Cobayes humains

Dès les premières minutes, L.U.C.A.: The Beginning nous emprisonne dans son atmosphère oppressante. Après une scène énigmatique au cours de laquelle un bébé manifeste des dons surnaturels, nous voilà plongés en plein chaos, aux côtés d’un homme blessé et des gangsters qu’il vient de mettre au tapis. L’un d’entre eux a le bras entièrement brûlé.

La suite se déroule un an plus tard. Employé dans un centre de crémation, Ji-O (Kim Rae Won) possède un pouvoir électrique destructeur dont il ne connaît pas l’origine. Il sait d’ailleurs peu de choses sur sa propre identité. Sans comprendre pourquoi, il se retrouve pourchassé par une bande de criminels féroces. Il rencontre Gu Reum (Lee Da Hee), une policière téméraire qui cherche à éclaircir le mystère de la disparition de ses parents.

Lee Da Hee (LUCA: The Beginning)
Lee Da Hee

Entre chasse à l’homme et enquête policière, le drama L.U.C.A.: The Beginning impose immédiatement une esthétique de thriller noir et une cadence d’actioner. Le scénario de Chun Sung Il (Your Honor) installe les bases solides d’une intrigue centrée sur un laboratoire futuriste, dont les activités clandestines mobilisent des cobayes animaux et humains. Ji-O est-il le fruit de l’une de ses expériences ?

L.U.C.A.: The Beginning s’inscrit dans une veine de thrillers noir SF initiée en 2017 par Duel (OCN) : le monde dans lequel les personnages évoluent est similaire au nôtre, à ceci près qu’il est admis que certaines technologies qui existeront probablement dans l’avenir sont déjà opérationnelles (le clonage humain pour Duel, l’humain augmenté pour L.U.C.A.). L’intrigue de laboratoire n’est pas sans évoquer le récent Awaken, dont L.U.C.A. a pris la suite dans la programmation de tvN. A défaut d’être complètement nouveau – du moins à ce stade de l’histoire, L.U.C.A.: The Beginning est parti pour réussir là où Awaken a échoué, à savoir nous tenir en haleine grâce à un découpage percutant et un sens du spectacle réjouissant.

LUCA: The Beginning

Scènes de combat enragées

Dire que L.U.C.A.: The Beginning se montre généreux avec l’action est un doux euphémisme. C’est bien simple, entre les courses-poursuites en forêt ou sur les toits de Séoul, filmées à renfort de grands travelling aériens, et les combats enragés dans des espaces clos, ces deux premiers épisodes fourmillent de moments de bravoure qui s’enchaînent à un rythme soutenu.

Le réalisateur est loin d’être un inconnu, puisqu’il s’agit de Kim Hong Sun, à qui l’on doit le polar Voice Saison 1 et le drama d’horreur The Guest – les deux sont visibles sur Netflix. Autant dire que nous avons affaire à un véritable orfèvre dès lors qu’il s’agit de mettre en image la violence, voire l’ultra violence, tout en fignolant la dimension plastique de la production – les plans sur les décors de L.U.C.A. utilisent magnifiquement la profondeur de champ et des gammes de couleurs fouillées.

Kim Rae Won (L.U.C.A.: The Beginning)
Kim Rae Won

Épaulé par le chef opérateur Choi Young Hwan (The Berling File) et par le chorégraphe Jang Jae Wook (The Great Battle), tous deux habitués au format du cinéma, Kim Hong Sun se donne les moyens de ses ambitions et en met plein la vue, dans les luttes à échelle humaine comme dans les explosions d’énergie électrique – celle qui clôture le premier épisode a dû coûter très cher.

On reste surtout scotché par deux scènes mémorables. A mi-parcours de l’épisode 1, nous suivons Gu Reum lors de l’arrestation musclée d’un gang par les policiers, le tout filmé en plan-séquence, c’est-à-dire sans coupure. Ce plan-séquence est-il une réponse à celui de My Country: the New Age (JTBC, 2019), qui était le premier drama à relever un tel défi technique ? Cet exploit a certainement piqué au vif bon nombre de réalisateurs.

LUCA: The Beginning

Mais ce n’est pas tout. L’épisode 2 de L.U.C.A.: The Beginning délivre une scène de combat complètement dingue dans un monte-charge, au cours de laquelle Ji-O et Gu Reum affrontent deux hommes et une femme décidés à en découdre. La caméra filme avec une vélocité et une inventivité impressionnantes ce déchaînement de violence entre quatre murs.

Kim Rae Won et Lee Da Hee sous pression

Nul besoin d’être devin pour imaginer que les acteurs et les actrices ont dû suivre un entraînement rigoureux, entre Kim Rae Won (Doctors), qui se livre à des bastons et des poursuites sans fin, et Lee Da Hee (Search WWW), qui se jette dans les bagarres collectives au milieu des hommes avec une assurance qui force le respect.

LUCA: The Beginning

Avec son visage impénétrable, Kim Rae Won est impeccable en homme traqué sous pression, même si son personnage se limite pour l’instant à cette situation. On espère voir Ji-O gagner en relief dans les épisodes suivants. Malgré tout, l’acteur instille à son personnage un certain mystère et parvient à susciter le sentiment que Ji-O possède une forme d’innocence, tout en étant une véritable bombe à retardement.

Quant à Lee Da Hee, elle en impose dans son rôle de femme d’action tête brûlée – rien que son look change radicalement du style ultra fashion qu’elle arborait dans Search WWW et The Beauty Inside. Si la romance qui s’ébauche avec Ji-O paraît un peu clichée, Gu Reum gagne la sympathie par son humour lors de ses échanges taquins avec son chef d’équipe, campé par l’excellent Kim Sang Ho (Sweet Home).

Kim Sung Oh (LUCA: The Beginning)
Kim Sung Oh

A ce titre, L.U.C.A. donne la part belle à une galerie d’acteurs secondaires que l’on adore retrouver dans les dramas, comme Ahn Nae Sang (My Country: The New Age) en savant fou de laboratoire, Park Hyuk Kwon (Extracurricular) en responsable du projet biotechnologique, mais aussi Jin Kyung (Dr Romantic 2) en inquiétante gourou de secte et bien sûr Kim Sung Oh (A Korean Odyssey) en tueur au style très BD avec sa lame incurvée. Il ne reste plus qu’à attendre le caméo de Jung Eun Chae (un clin d’œil à The Guest ?).

L.U.C.A.: The Beginning est diffusé sur tvN depuis le 1er février 2021 et ne comptera que 12 épisodes, un format court qui devrait éviter au scénario de se disperser. On espère aussi découvrir bientôt les premiers extraits de la bande son atmosphérique, qui participe au pouvoir d’immersion du drama.

Elodie Leroy

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Le poster de LUCA: The Beginning
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