mardi, octobre 8, 2024

Bulgasal Ep. 1-4 : le blockbuster dark du début d’année

Date :

Lee Jin Wook et Kwon Nara se déchirent dans Bulgasal: Immortal Souls, un conte sanglant sur fond d’immortalité bientôt disponible sur Netflix. Notre avis sur les quatre premiers épisodes.

Maudit avant même sa naissance par une prophétie, Dan Hwal (Lee Jin Wook) sert dans l’armée pour chasser les survivants de l’ancienne dynastie, parmi lesquels se sont infiltrés des monstres venus d’un autre monde. Un soir, alors que la bataille fait rage, sa femme et son fils sont assassinés par une femme mystérieuse. Celle-ci dérobe alors l’âme de Hwal. Condamné à l’immortalité, il devient le Bulgasal, un esprit assoiffé de sang humain et mû par la vengeance.

600 ans plus tard, de nos jours, Hwal retrouve son ennemie. Celle-ci s’est réincarnée sous les traits de Min Sang-Un (Kwon Nara), une jeune femme qui vit comme une fugitive.

Bulgasal: Immortal Souls
Lee Jin Wook dans Bulgasal: Immortal Souls / © tvN

Bulgasal, un cycle de vengeance ancestral

Diffusé sur tvN depuis le 18 décembre 2021, Bulgasal: Immortal Souls est l’une des cartes maîtresses de la programmation de ce début d’année pour la chaîne. Doté d’un budget de 30 millions d’euros, l’objet possède aussi un fort potentiel à l’international, avec son univers attirant dans lequel les légendes ancestrales s’entrechoquent avec le monde moderne.

A la lecture du synopsis, qui promet la rencontre entre un immortel et une femme d’aujourd’hui, il est tentant de voir dans ce Bulgasal: Immortal Souls un avatar de Goblin. Cette première impression est vite démentie : qu’il s’agisse des personnages, des enjeux ou même du ton du drama, Bulgasal se détache sans mal de cette inspiration et trouve immédiatement son identité.

Lee Jin Wook (Bulgasal: Immortal Souls)
Lee Jin Wook dans Bulgasal: Immortal Souls / © tvN

Le premier atout de Bulgasal est l’efficacité de sa narration, qui nous maintient dès le premier épisode dans une intensité qui ne faiblit pas. Plantant son décor sous l’ère Goryeo, cette introduction réussie pose habilement les bases de l’histoire contemporaine à la faveur de personnages ambigus, dont les destins sont liés par le sang, les regrets et le désir de vengeance.

Le basculement vers la partie contemporaine s’opère sans difficulté. Après avoir développé la version de Hwal sur les sources de sa malédiction, le récit nous projette dans le présent aux côtés de Sang-Un, qui semble être la réincarnation de l’ennemie de Hwal. Traumatisée par la mort de sa sœur jumelle quand elles étaient enfants, celle-ci s’avère être une jeune femme sans malice, mais terrorisée par le Bulgasal.

Loin de désamorcer les enjeux explicités précédemment, ce renversement de point de vue introduit l’idée selon laquelle le passé n’a pas encore révélé tous ses mystères. Une autre personnage, Ok Eul Tae (Lee Joon), fera son apparition dans l’épisode 4 pour confirmer ce diagnostic.

Gong Seung Yeon (Bulgasal: Immortal Souls)
Gong Seung Yeon dans Bulgasal: Immortal Souls / © tvN

Un bestiaire aux accents mythologiques

L’autre particularité Bulgasal: Immortal Souls est son extrême noirceur, qui atteint un degré rare à la télévision coréenne. Autant vous prévenir tout de suite, le k-drama se montre généreux en effusions d’hémoglobine. Celles-ci surgissent au cours de scènes d’action ultraviolentes (guettez l’attaque vicieuse sous le tunnel dans l’épisode 4 !), qui opposent Hwal à des monstres aussi sadiques que bizarroïdes.

Les amateurs d’horreur seront d’ailleurs séduits par l’inventivité du bestiaire du drama, qui puise aussi bien dans le folklore coréen que dans l’imaginaire collectif autour des démons pour nous immerger dans une atmosphère mythologique.

Bulgasal: Immortal Souls
Bulgasal: Immortal Souls / © tvN

Connu entre autres pour avoir signé la version coréenne d’Entourage, mais aussi pour avoir secondé Lee Eung Bok sur Sweet Home, le réalisateur Jang Young Woo délivre un drama esthétique et stylisé, dont les scènes s’enchaînent les unes après les autres avec une remarquable fluidité, et ce, malgré l’alternance entre les points de vue de Hwal et Sang-Un.

Le réalisateur peut compter sur la maîtrise de Kwon So Ra et Seo Jae Won, scénaristes du drama et mariés à la ville. Les deux époux s’y connaissent en influence démoniaque, puisque nous leur devons l’excellent The Guest, qui délivrait déjà des scènes horrifiques porteuses d’une réelle charge dramatique.

Lee Jin Wook et Jung Jin Young (Bulgasal: Immortal Souls)
Lee Jin Wook et Jung Jin Young dans Bulgasal: Immortal Souls / © tvN

Le scénario de Bulgasal établit aussi une multitude de liens entre passé et présent à travers les souvenirs des personnages, mais aussi au moyen d’objets signifiants, comme ce superbe tableau représentant l’ennemie de Hwal, une œuvre au charme énigmatique qui traverse les époques.

Lee Jin Wook contre Kwon Nara… ou Lee Joon

Acteur inégal, Lee Jin Wook se montre très convaincant dans certains rôles (Nine: Nine Times Time Travel, Sweet Home) et moins inspiré dans d’autres (Voice 2 et 3). Sa prestation dans Bulgasal: Immortal Souls entre clairement dans la première catégorie. L’atmosphère dark du drama lui va comme un gant, tout comme le mélange de noirceur et de sincérité de son personnage, auquel il apporte un charisme et un charme unique. 

Kwon Na Ra et Lee Jinuk (Bulgasal: Immortal Souls)
Kwon Na Ra et Lee Jin Wook dans Bulgasal: Immortal Souls / © tvN

L’autre bonne surprise vient de Kwon Nara (Itaewon Class, Secret Royal Inspector), que nous n’imaginions pas forcément dans ce registre, et qui s’avère très juste dans le rôle de Sang-Un. Elle incarne avec grâce la mystérieuse créature du début et avec candeur la jeune femme contemporaine de la suite de l’histoire.

On sent venir la romance impossible entre ces deux êtres déchirés par le destin. Le ressort est prévisible, mais si la qualité continue d’être au rendez-vous, faut-il s’en plaindre ?

Hwal et Sang-Un devraient logiquement trouver un ennemi commun en la personnage d’Ok Eul Tae, une créature immortelle qui sévit sous l’identité d’un homme d’affaires riche et influent. Entré en scène dans l’épisode 4, il se distingue d’emblée par une extrême cruauté. Lee Joon, qui était récemment à l’affiche du thriller lunaire The Silent Sea, semble bien s’amuser à interpréter ce rôle haut en couleurs, et nous avec.

Ok Eul tae (Lee Joon ), Bulgasal: Immortal Souls
Lee Joon dans Bulgasal: Immortal Souls / © tvN

Le casting secondaire comprend également Gong Seung Yeon (Are You Human Too ?) dans le rôle un peu ingrat de Dan Sol, mais aussi Jung Jin Young (Chief of Staff) dans celui du père adoptif de Hwal qui revient sous les traits d’un détective miteux. Enfin, Kim Woo Seok du groupe de K-pop Up10tion fait ses débuts d’acteur dans le rôle d’un étudiant un peu trop téméraire pour son propre bien et qui pourrait bien avoir un lien avec l’histoire de Hwal.

Bulgasal: Immortal Souls sort mondialement sur Netflix le 29 janvier 2022.

Elodie Leroy

Lire aussi
Dr Brain Episode 1 : notre avis sur le drama de Kim Jee Woon

En ce moment

Par genre

Related articles

Hwayugi Ep. 1-3 : Lee Seung Gi en grande forme

Notre avis sur Hwayugi: A Korean Odyssey, un drama de fantasy avec un Lee Seung Gi en très grande forme pour son retour tant attendu.

Critique : Blood, drama vampirisant avec Ahn Jae Hyun

Plombé par d'énormes défauts – à commencer par Ahn Jae Hyun, nul –, le drama Blood réserve malgré tout quelques surprises dans sa seconde partie grâce au jeu convaincant de Ji Jin Hee.

Critique : My Mister, avec Lee Sun Kyun et IU

My Mister, c'est la rencontre insolite de deux êtres minés par la solitude, dont les parcours sont aussi...

Débrief : les acteurs de Sweet Home s’éclatent dans Running Man

L'émission Running Man invite le casting de Sweet Home et revisite avec humour le scénario de la série. Voici notre récap.