Malgré une première partie un peu austère, Confession nous embarque sur la durée grâce à son intrigue bien menée et à l’impeccable duo d’acteurs formé par Lee Junho et Yoo Jae Myung.
2019. Choi Do Hyun (Lee Junho), un jeune avocat, doit sa survie à la transplantation cardiaque qu’il a reçue dix ans plus tôt. A la même époque, son père a été emprisonné pour le meurtre d’un officier de l’armée. Persuadé de son innocence, Do Hyun se saisit d’une affaire controversée qui pourrait l’aider à le faire libérer. C’est ainsi qu’il attire l’attention de Ki Choon Ho (Yoo Jae Myung), un flic bourru mais intègre, qui supporte mal de le voir défendre des criminels. Les deux hommes finiront par s’associer afin d’élucider un cas aux ramifications complexes. Ils sont rejoints par Ha Yoo Ri (Shin Hyun Bin), une jeune journaliste, et Madame Jin (Nam Gi Ae), une femme mystérieuse qui se fait embaucher comme assistante.
Le drama Confession était diffusé entre le 23 mars et le 12 mai 2019 sur tvN, tel une parenthèse obscure entre Romance Is A Bonus Book et Arthdal Chronicles. La chaîne renoue ainsi avec bonheur avec le polar réaliste, qu’elle avait quelque peu délaissé l’année dernière au profit de l’aventure et de la fantaisie.
Le réalisateur Kim Cheol Kyu n’est pas un novice du genre, puisqu’il a dirigé le thriller d’action My Beautiful Bride pour OCN en 2015. On lui doit aussi le mélancolique et onirique Chicago Typewriter et l’émouvant Mother.
Im Hee Cheol signe en revanche son tout premier scénario. On notera qu’il s’agit d’un homme scénariste, fait suffisamment rare dans le monde des dramas coréens pour être souligné.
Confession est un drama dont l’univers aride et pesant dissimule de sombres secrets. Le protagoniste principal, Choi Do Hyun, a mis sa vie privée entre parenthèses afin de sauver du couloir de la mort un père qui ne lui adresse plus la parole depuis dix longues années. Ce drame personnel constitue le moteur de l’intrigue du drama, et en assure la cohérence narrative.
Du début à la fin, Confession ne dévie pas de sa trame policière, pas même le temps de quelques notes d’humour telles que la fiction coréenne les affectionne. Dans ce contexte, on n’entrevoit pas non plus l’esquisse d’une échappée romantique, ce qui ne constitue pas un mal.
Cependant, cette rigueur implacable, pour louable qu’elle soit, possède également son revers. Il émane ainsi de la première partie de Confession un sentiment de distance, voire une certaine froideur.
Or les personnages principaux n’ont pas seulement en commun un caractère peu expansif, ils ont également vu tous les quatre leur existence basculer à cause d’une injustice. Choon Ho est un homme seul dont l’honneur de flic a été bafoué par des individus corrompus ; Yoo Ri souhaite découvrir la vérité sur la mort de son père journaliste et Madame Jin sur celle de son fils, un procureur honnête.
De plus, si chaque épisode réserve son lot de révélations, on voit venir un peu trop vite certaines d’entre elles durant le premier tiers.
L’intensité des derniers épisodes de Confession rattrape heureusement en partie ces écueils. Tandis que l’intrigue s’attarde de manière plus appuyée sur les mécanismes de corruption à l’œuvre dans l’affaire originelle, le drama gagne en intensité.
Confession offre ses meilleurs moments de suspense lorsque Do Hyun exerce son métier d’avocat au tribunal, tandis que ses alliés se démènent pour rapporter les preuves nécessaires, bravant les menaces des hommes de pouvoir.
Le drama narre aussi une belle histoire d’amitié entre ses deux personnages principaux. La relation qui s’instaure entre Do Hyun et le flic Ki Choon Ho est d’autant plus intéressante qu’elle ne se substitue pas à la relation père-fils, en dépit de leur différence d’âge. Fondée sur le respect mutuel, elle contribue à panser les blessures de chacun des protagonistes.
L’un des points forts de Confession réside évidemment dans l’excellent duo d’acteurs formé par Lee Junho et Yoo Jae Myung. Les Coréens possèdent l’art et la manière d’organiser de belles rencontres entre des acteurs expérimentés et de jeunes talents prometteurs, ainsi que l’ont déjà prouvé des séries thrillers telles que Duel, Squad 38 ou Mad Dog. Confession vient s’ajouter à cette belle liste.
Après avoir marqué les spectateurs avec ses personnages dans Chief Kim et Just Between Lovers, Lee Junho livre une fois encore une belle prestation et confirme sa stature d’acteur de premier rôle. Son jeu sobre et juste s’accorde parfaitement avec le jeu réaliste et subtil de Yoo Jae Myung.
Il s’avère particulièrement réjouissant de voir Yoo Jae Myung dans un rôle de premier plan. Bien qu’il soit plus âgé que son partenaire, il a accédé à la notoriété vers la même époque, soit en 2016-2017 avec The Good Wife et surtout Stranger. Héritant d’un rôle qui semble taillé sur mesure pour lui, Yoo Jae Myung s’affirme plus que jamais avec Confession comme l’un des acteurs coréens les plus intéressants actuellement.
Comme c’est le cas dans beaucoup de thrillers coréens, la trame de Confession se construit autour d’une réunion de protagonistes que rien ne prédisposait à s’allier, et qui vont nouer des liens forts, presque familiaux, dans leur quête commune de vérité.
Un peu en retrait par rapport aux acteurs, les deux actrices demeurent convaincantes, en particulier Nam Gi Ae (Suits, Haechi), émouvante en mère blessée, qui noue avec Do Hyun un lien particulier. Parmi les bonnes surprises, citons aussi Yoon Kyung Ho (Trap) dans un rôle inquiétant à souhait, et Ryu Kyung Soo (Pluto) en malfrat roublard.
Avec 4,8% de moyenne d’audience durant sa diffusion, Confession se place parmi les succès de 2019 de la chaîne câblée tvN. On espère voir bientôt fleurir d’autres dramas policiers de ce genre dans sa grille de programmes.
Caroline Leroy
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