Critique : Lucky Strike, un thriller croustillant avec Jeon Do Yeon

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Le film coréen Lucky Strike orchestre un jeu de massacre ironique et nous gâte avec une brochette d’acteurs réjouissante. Découvrez notre critique.

Tous les coups sont permis, surtout les plus bas ! Premier long métrage de fiction de Kim Yong Hoon, Lucky Strike arrive dans les salles françaises le 8 juillet 2020 et séduira les amateurs de thriller par son scénario malin et son casting quatre étoiles emmené par la flamboyante Jeon Do Yeon et l’excellent Jung Woo Sung. Entre meurtres, arnaques et prédation, le film Lucky Strike explore à sa manière le concept de chaîne alimentaire à travers un scénario cruel saupoudré d’humour noir. Vous voilà prévenus.

Bae Sung Woo (Lucky Strike)

La promesse d’une vie meilleure

Dans une ville portuaire coréenne, Joong-Man (Bae Sung Woo) est employé à temps partiel dans un sauna et vit avec son épouse et sa mère atteinte d’Alzheimer. Un soir, en contrôlant les casiers, il découvre un sac Vuitton abandonné et rempli de billets de banque. Licencié peu de temps après pour quelques minutes de retard, il décide de garder l’argent.

De son côté, Tae-young (Jung Woo Sung) travaille comme employé dans un aéroport. Mais il vit avec un couteau sous la gorge depuis qu’il a emprunté une grosse somme d’argent à des gangsters pour la prêter à sa petite amie, Yeon-Hee (Jeon Do Yeon), qui a disparu du jour au lendemain.

Park Ji-hwan et Jung Woo-sung dans Lucky Strike

Dans la même ville, Mi-Ran (Shin Hyun Bin) a perdu une somme astronomique en bourse et vit sous la dépendance d’un mari qui la tabasse quotidiennement. Pour rembourser ses dettes, elle travaille comme hôtesse dans un bar de nuit. Elle rencontre Jin-Tae (Jung Ga Ram), un clandestin chinois qui tombe amoureux d’elle et promet de la débarrasser de son mari.

Les personnages de Lucky Strike ont en commun le besoin d’obtenir une seconde chance. On l’aura compris, le trésor découvert au début du film par Joong-Man est un cadeau empoisonné. Emballé dans un sac de luxe, il est la promesse d’une vie meilleure dans une société moderne gouvernée par l’argent, mais son passage de main en main entraîne une véritable série noire.

Chaîne alimentaire

Après avoir fait ses premières armes sur des courts et des documentaires, le réalisateur Kim Yong Hoon réalise avec Lucky Strike son premier long métrage de fiction. Il signe également le scénario du film, qui s’inspire d’un roman japonais de Keisuke Sone.

Beasts Clawing at Straws (Lucky Strike)

Découpée en cinq chapitres, l’histoire n’est pas racontée dans l’ordre chronologique. Cette construction astucieuse ajoute du sel à une intrigue déjà solide, qui réserve des surprises jusqu’à la dernière scène. Le ton est juste ce qu’il faut décalé et les dialogues délivrent quelques répliques cinglantes.

Tour à tour victimes et bourreaux, les protagonistes du film Lucky Strike forment une sorte de chaîne alimentaire dont la logique implacable se met en place à mesure que se dévoilent les connections entre les différents arcs narratifs. Pour le spectateur, l’expérience s’avère très fun, même si le sort réservé aux personnages est souvent cruel.

Jeong Man Sik dans Lucky Strike

Servie par une photographie chiadée – à chaque personnage est associée une gamme de couleurs –, la réalisation de Kim Yong Hoon est précise, maîtrisée, mais jamais tape à l’œil. Plutôt que d’envoyer des effets de style à tout-va, le réalisateur n’hésite pas à se mettre en retrait pour donner la part belle au jeu de ses interprètes.

Jeon Do Yeon en fausse femme fatale

Et quels interprètes ! Pour un novice, Kim Yong Hoon a une chance inouïe, celle de profiter des talents d’une galerie d’acteurs et d’actrices confirmés, qui parviennent chacun à imprimer leur marque.

Une fois n’est pas coutume, un film noir coréen réserve une place importante aux personnages féminins, parmi lesquels Yeon-Hee, la tenancière de bar charismatique jouée par Jeon Do Yeon (The Good Wife, Secret Sunshine). A la fois sexy, drôle et inquiétante, elle devient peu à peu le centre de gravité de l’intrigue. On savait l’actrice versatile, mais elle parvient une fois encore à nous surprendre avec ce personnage imprévisible d’arnaqueuse looké en femme fatale.

Jeon Do-Yeon (Lucky Strike)

L’autre star du film n’est autre que Jung Woo Sung (Steel Rain 2), excellent en parfait minable criblé de dettes et prêt à raconter tous les bobards pour grapiller quelques heures de survie. Il fait face à un usurier féroce et comique interprété par Jeong Man Sik (Vagabond) et un flic franchement suspect campé par le toujours excellent Yoon Je Moon (The End of the World).

Quant à Shin Hyun Bin, que les amateurs de séries coréennes ont récemment adorée dans Hospital Playlist, elle montre de nouvelles facettes de son jeu à travers un personnage ambigu de femme battue autour de laquelle les cadavres s’amoncèlent dangereusement.

Enfin, on a plaisir à retrouver Bae Sung Woo (Live), plus vrai que nature en employé de sauna accablé par sa condition sociale, Yun Yeo Jung (The King 2 Hearts, HaHaHa) dans le rôle de sa mère revêche, mais aussi Jung Ga Ram (Love Alarm), méconnaissable dans son rôle de loser décervelé.

Lucky Strike sort dans les salles de cinéma françaises le 8 juillet 2020.

Elodie Leroy

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Poster du film coréen Lucky Strike
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