Photo Sweet Home 2 (Netflix)

Sweet Home 2 Ep 1 : un démarrage en demi-teinte

Sorti le 1er décembre 2023 sur Netflix, Sweet Home 2 est la suite de l’un des plus gros succès coréens de Netflix. Nous avons visionné le premier épisode, et si l’action est au rendez-vous, l’histoire et la réalisation ne nous ont pas encore convaincues.

Chose promise, chose due : Sweet Home 2 est disponible sur Netflix trois ans après la saison 1, dont l’histoire nous avait captivés avec son bestiaire baroque et ses personnages attachants. Au programme de cette suite, un casting principal fidèle au rendez-vous, à commencer par l’acteur Song Kang, et une nouvelle galerie de créatures dans un univers post-apocalyptique. Mais cette saison 2 tient-elle ses promesses ? Nous avons visionné le premier épisode et pour l’instant, notre avis est mitigé.

Après un récapitulatif elliptique de la saison 1, le premier épisode de Sweet Home 2 reprend l’histoire exactement où elle s’était arrêtée. A la suite de la destruction de la résidence Green Home, les habitants doivent affronter le monde extérieur. Embarqués dans des camions militaires, ils découvrent une ville plongée dans le chaos, faite d’immeubles en ruines, de véhicules renversés et de monstres affamés. Pendant ce temps, Hyun Soo (Song Kang) se réveille dans un véhicule conduit par Sang Wook (Lee Jin Wook). Ce dernier semble néanmoins avoir changé de personnalité.

Le moins que l’on puisse dire est que cette saison 2 démarre sur les chapeaux de roues. Dans une ambiance ultra militarisée, nous voilà propulsés dans une course poursuite spectaculaire à quatre roues aux côtés de Hyun Soo et Sang Wook. Le décor nous en met plein la vue, le caméra virevolte autour des véhicules, mais la photographie tranche avec celle de la saison 1. Exit les couleurs saturées et les effets de contraste, Sweet Home 2 adopte un style visuel plus réaliste, plus froid et, autant le dire, plus plat.

Lee Jin Wook et Song Kang / © 2023 Netflix, Inc.

Cette impression se confirme tout au long de ce premier épisode, dont la réalisation manque singulièrement de personnalité, là où celle de la saison 1 brillait par son énergie et sa capacité à créer des visions saisissantes. A cette fadeur visuelle s’ajoute une bande son insipide malgré ses tentatives de rejouer l’ambiance de la saison 1 avec des choristes déchaînés (comme dans l’interminable générique de fin, pénible). En d’autres termes, ce premier opus suscite quelques inquiétudes sur le plan formel. Le nom de Lee Eung Bok (Jirisan) est toujours crédité à la réalisation, mais on croirait que le tournage a été confié à l’un de ses assistants.

Tout n’est cependant pas noir dans ce démarrage. S’agissant du scénario, ce premier épisode amorce quelques pistes intéressantes sur une potentielle évolution des créatures, dont une sorte de lézarde géante ayant développé un instinct maternel. Le design du monstre ne brille pas par sa créativité, mais d’autres créatures font leur apparition. Celle qui apparaît dans un centre commercial, et qui exprime l’obsession du shopping et de la consommation, ramène un peu de l’humour de la saison 1.

Kim Moo Yeol / © 2023 Netflix, Inc.

Qu’en est-il des personnages de Sweet Home 2 ? Les acteurs constituent à ce stade le point fort de la série. Song Kang, qui a fait beaucoup de chemin depuis la saison 1 (il est aussi dans My Demon, dont la diffusion est en cours sur Netflix), parvient immédiatement à nous reconnecter aux émotions de Hyun Soo. Mi-humain mi-monstre, ce dernier manifeste une volonté plus forte que jamais de protéger la race humaine.

Hyun Soo affronte un ennemi inattendu en la personne de Sang Wook, qui s’avère être possédé par Ui Myung (Kim Sung Cheol). L’acteur Lee Jin Wook, qui jouait récemment le manager toxique dans Doona!, réussit le tour de force de susciter l’impression qu’il s’agit bel et bien du même homme. Avec ses regards cyniques et joueurs, il est l’atout de ce démarrage, celui qui fait décoller le show en ressuscitant le grain de folie qui nous avait emballés dans la saison 1.

Nous apercevons la plupart des nouveaux venus de cette saison, de Oh Jung Se (Revenant) en scientifique un peu flippant dans son laboratoire, à Kim Moo Yeol (Juvenile Justice) et Yu Oh Seong (The Veil) en militaires dont la relation prend une tournure conflictuelle, en passant par Jung Jinyoung (Police University), qui laisse une bonne impression en jeune soldat rebelle. Il ne manque plus que Kim Si Ah (See You In My 19th Life) pour compléter la panoplie d’acteurs connus ajoutés à cette saison 2.

Jung Jinyoung / © 2023 Netflix, Inc.

Le problème est que la narration manque cruellement de focus. Mis à part le conflit qui oppose Hyun Soo et Sang Wook, l’histoire tend à se disperser et ne met l’emphase sur aucun point de vue. Nous sommes loin de l’efficacité de la mise en place de la saison 1, qui parvenait dès le premier épisode à lancer l’intrigue pandémique tout en brossant des relations de voisinage très vivantes.

La malédiction des saisons 2 de Netflix a-t-elle de nouveau frappé ? Jusqu’ici, mis à part Kingdom 2, les suites des séries coréennes de la plateforme se sont avérées décevantes – nous pensons à l’affligeant Love Alarm 2 et au soporifique D.P. 2. Espérons que les épisodes suivants sauront mettre un terme aux doutes suscités par ce premier épisode. Nous ne demandons qu’à être convaincues.

Rendez-vous prochainement pour notre critique complète de la série.

Elodie Leroy

Credit photos : Kim Jeong Won/Netflix

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